Réforme de la justice : lUFC-Que Choisir réclame "un vrai débat parlementaire"
Dans le débat sur la réforme de la carte judiciaire, les professions de la justice se sont largement exprimées, mais les citoyens, les "consommateurs" de la Justice, ont été peu entendus. L'association UFC-Que Choisir a donc choisi de parler en leur nom et de faire prévaloir leurs intérêts dans la redistribution des cartes en cours. L'association de consommateurs a aussi adressé hier, mercredi 19 décembre, une lettre ouverte à la Garde des Sceaux concernant la réforme de la carte judiciaire, tandis que les associations locales ont envoyé une lettre ouverte, allant dans le même sens, et adressée au député de leur circonscription.
Dans cette lettre, l'UFC-Que Choisir exige la suspension des décrets présentés aujourdhui au Comité Paritaire supprimant près de 40 % des tribunaux dinstance. Elle demande également louverture dun débat parlementaire sur lensemble de la réforme de la justice. Voici le texte de la lettre.
"La disparition de la proximité géographique pour le justiciable résultant de cette suppression des tribunaux dinstance a été décidée par le ministre de la Justice sans aucun débat démocratique préalable, écrit l'association".
"Il ne sagit en outre que dune première étape dune plus vaste réforme, puisque la Chancellerie a dores et déjà annoncé réfléchir à une nouvelle répartition des contentieux, lextension de la représentation obligatoire par avocat et linstauration de franchise pour laide juridictionnelle."
"Il est illogique de redistribuer le contentieux pour compenser la suppression des juridictions. Cest au contraire à partir dune réflexion préalable sur la répartition des compétences entre les juridictions et laccessibilité au juge quaurait dû se décider limplantation géographique des tribunaux".
"La réflexion sur cette réforme de la justice doit être globale et transparente. Elle ne peut se contenter de prendre en compte les seuls intérêts corporatistes et ignorer totalement ceux du justiciable".
"Les nouvelles mesures envisagées ajoutent à léloignement géographique, des contraintes financières qui dissuaderont le consommateur de saisir les tribunaux".
"Il est absolument anormal décarter la représentation nationale de cette réflexion cruciale sur lavenir du service public de la justice."
"LUFC-Que Choisir réclame donc un débat parlementaire permettant une réelle prise en compte de la voix des justiciables pour une réforme globale et cohérente de la justice."
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