Régionales PACA : suspense relancé pour le duel Muselier (LR)-Mariani (RN)

/Actualisation 17 heures : Jean Laurent Félizia retire finalement sa liste./ C'est une nouvelle confirmation : les sondages peuvent éclairer mais ne remplaceront jamais le scrutin. Particulièrement flagrant hier pour les Régionales en PACA où le président LR sortant Renaud Muselier, annoncé comme plombé au premier tour face au RN Thierry Mariani, s'en est finalement beaucoup mieux sorti que prévu : 31,91% contre 36,38% soit un écart de près de 4,5% alors que les derniers sondages le donnaient à 34% contre 41% soit un écart de 7%.

Jean-Laurent Félizia (EELV), bien décidé à se maintenir

Le sentiment de réconfort dans le clan LR régional s'est cependant vite estompé car le candidat gauche-écologie Jean-Laurent Félizia, qui a obtenu 16,89 % des suffrages (là les sondages ne s'étaient pas trompés le créditant de 17%) a déclaré dès hier soir ne pas vouloir se désister dans le cadre d'un "front républicain". Ce qu'il a répété ce matin à France Info.

Maintiendra-t-il sa décision (le depôt des listes doit se faire avant mardi 18 heures) ? C'est en tout cas une nouvelle cacophonie qui, cette fois, vient de s'ouvrir à gauche. Pour rappel, en 2015, la liste du Front National menée par Marion Maréchal Le Pen était arrivée plus nettement en tête au premier tour, mais la Liste LR de Christian Estrosi avait pu l'emporter au second tour grâce au retrait de la liste PS de Christophe Castaner. Aujourd'hui, l'écart LR-RN au premier tour est certes moins important, mais toutes les forces réunies par Jean-Laurent Félizia (EELV) ne sont pas d'accord sur cette tactique de maintien et du risque qu'elle fait encourir de voir s'installer le RN à la tête de l'une des plus importantes régions de France.

Ainsi Julien Bayou, secrétaire national d'EELV a déclaré que si cette liste se maintenait elle n'aurait pas le soutien d'Europe Ecologie Les Verts mais n'aurait pas non plus celui du PS ou du PCF. "On ne considère pas que l'on peut jouer cette élection aux dés" a-t-il estimé. Les pressions en ce sens ne devraient pas manquer avant le dépôt des listes pour le second tour, demain mardi 18 heures dernière limite.

Une abstention "abyssale" : 66,28%

Reste aussi l'abstention. Comme partout en France, elle a été hier "abyssale" en PACA : 66,28% autant dire deux-tiers. Encore bien plus que les sondages ne le laissaient déjà penser. Une abstention qui, selon les observateurs, aurait plus particulièrement concerné les quartiers populaires et pourrait expliquer cette nette baisse du RN aussi bien par rapport aux sondages qu'aux résultats de 2015.

Y aura-t-il un "sursaut démocratique" au second tour avec plus de participation ? Jean-Louis Félizia finira-t-il par maintenir sa liste ? Si Renaud Muselier peut être requinqué par le résultat du premier tour, le suspense reste entier pour l'issue du second.

Départementales : la droite bien placée face au RN

Quant aux départementales qui ont beaucoup moins focalisé les attentions, elles ne devraient pas, politiquement, apporter beaucoup de changement dans la composition du Conseil départemental. Hier, en raison du fort taux d'abstention (il faut plus de 50% des voix et 25% des électeurs inscrits pour l'emporter au premier tour), seuls deux cantons ont été pourvus sur 27 avec des listes LR : celui de Cannes 2 avec David Lisnard et Alexandra Martin (77,75% des suffrages) et celui de Tourrette-Levens par Eric Ciotti et Christelle d'Intorni (63% des suffrages).

Pour les 25 cantons restants, même si le RN est qualifié pour le second tour dans pratiquement tous, la droite reste en pole position, tandis que la gauche peut espérer garder les deux seuls cantons qu'elle détient : Grasse 2 avec Marie-Louise Gourdon et Mathieur Pantiaci (35,54% contre 23,28% au RN) et Contes avec Valérie Tomasini et Francis Tujague (PCF) arrivés en tête avec 41,03% contre 33,88% au RN.