![]() yves boisset wtm.jpg Pour une édition 2010 centrée sur le cinéma engagé, Yves Boisset était un peu linvité idéal des Rencontres Cinématographiques de Cannes. Le cinéaste est en effet lun de ceux qui, dans les années 70, a le plus incarné un cinéma dénonçant les dérives du pouvoir et de la société, que ce soient les violences policières dans « Un Condé », le racisme au quotidien dans « Dupont Lajoie », ou les pressions contre la justice dans « Le Juge Fayard dit Le Sheriff ». Durant 3 jours, il sest plié avec plaisir aux règles du jeu des RCC en allant débattre avec les cinéphiles cannois de certains de ses films et même dun film de Michel Drach, « Le Pull-over rouge ». Yves Boisset a même crû à un bug de la part des organisateurs, même si sa présence pour parler de ce film sur lAffaire Ranucci nétait pas fortuite puisquon lui avait proposé à lépoque de faire le film. Par contre, Yves Boisset fut plus à laise pour parler de lun de ses premiers films « Un Condé » avec Michel Bouquet. Un film qui avait suscité une grande colère du Ministre de lIntérieur de lépoque Raymond Marcellin, ce qui assura par ricochet une grande publicité au film. Un phénomène qui se reproduisit à une plus grande ampleur quelques années plus tard avec « Le Juge Fayard dît Le Sheriff » pour lequel un juge « imbécile » prononça, alors que le film était terminé, linterdiction de faire référence au Service dAction Civique, le SAC. Yves Boisset eut alors lidée de remplacer le mot SAC par un bip et, phénomène insolite, lors des projections dans les salles, un grand nombre de spectateurs se mirent à crier « SAC Assassins » à chaque fois quils entendaient un bip, ce qui eut un retentissement considérable . Dans les années 80, Yves Boisset eu de plus en plus de mal à faire des films en raison selon lui dune censure économique, plus insidieuse, mise en place à lencontre des cinéastes engagés. Paradoxalement, il trouva à la télévision un couloir étroit pour continuer à tourner des films historiques sur lAffaire Seznec ou Jean Moulin, et des documentaires sur des scandales judiciaires contemporains comme « Les Mystères sanglants de lOTS » dans lequel il tente déclairer la thèse de lassassinat de 74 membres le lOrdre du Temple Solaire, dans une affaire où, comme par hasard, lon retrouve la trace du SAC.
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L'éco de la Côte.