Réorganisation d'Amadeus Sophia : les sous-traitants inquiets

Posté ven 19/07/2013 - 13:11
Par admin

Le plus gros employeur de la technopole (3.000 salariés et 1.800 sous-traitants) se réorganise pour diminuer le ratio, trop élevé, entre sous-traitants et salariés. Depuis avril, des consultants travaillant dans l'entreprise sont embauchés, tandis qu'est bloquée jusqu'à nouvel ordre l'arrivée de nouveaux ingénieurs en sous-traitance. Une situation qui inquiète les responsables d'ESN (Entreprise de Service Numérique, nouvelle appellation des SSII).

Réorganisation d'Amadeus Sophia : les sous-traitants inquiets

Ils sont inquiets pour la rentrée les responsables d'ESN (Entreprise de Service Numérique, suivant la nouvelle appellation des SSII) qui travaillent pour Amadeus. Au fil des ans, la charge de travail du leader mondial des technologies de communication pour l'industrie du tourisme est montée et a étoffé l'écosystème local de sous-traitants. Aujourd'hui, une quinzaine d'ESN, dûment sélectionnées, fournissent près de 2.000 ingénieurs pour le développement des projets remportés par Amadeus. Mais leur montée en puissance, justifiée par des projets qu'il fallait très rapidement réaliser, a quelque peu déstabilisé les ratios entre salariés Amadeus et sous-traitants.

Un ratio salariés/sous-traitants monté à 40%

Avec 3000 salariés et 1.800 sous-traitants en début d'année, le ratio était monté à 40% pour la sous-traitance. Un déséquilibre mal vu par les syndicats et pointé du doigt par l'inspection du travail.

D'où la réorganisation annoncée en début d'année, dans la foulée du départ à la retraite de Jean-Paul Hamon. Fin février, Claude Giafferri, président d'Amadeus SAS et nouveau responsable du site de Sophia avait tenu à rassurer : Amadeus allait continuer de grandir dans la technopole et allait ajouter à son activité de création de produits, une activité de services à laquelle les ESN pouvaient largement contribuer. C'est ce plan qui a été appliqué avec, dès avril, un blocage des recrutements de sous-traitants et l'embauche de sous-traitants en activité sur le site de R&D.

"On embauche nos salariés et on ne nous en reprend plus en sous-traitance"

"C'est une pratique courante d'embaucher des sous-traitants, explique un responsable d'ESN qui tient à garder l'anonymat (il n'est pas bon de se fâcher avec le plus gros employeur de la technopole sinon du département). Cela se fait depuis des années. Mais à chaque fois Amadeus continuait de faire appel à nous pour de nouveaux projets. Or, depuis avril, tout est bloqué. On embauche nos salariés (environ 250 consultants passeront chez Amadeus) mais on ne nous en reprend plus en sous-traitance".

"Toutes les intégrations de consultants externes sont interdites jusqu'à nouvel ordre. Et nous ne savons pas jusqu'à quand ce blocage se prolongera. La rentrée risque d'être très difficile pour tout l'écosystème sophipolitain de sous-traitance". Certaines sociétés, très fortement engagées à Amadeus (Astek pour l'exemple compte environ 500 de ses 700 salariés chez Amadeus), risquent en effet d'être fortement impactées.

Cinq à six cents recrutements cette année, l'équivalent d'un Texas Instruments

Chez Amadeus, Claude Giafferri, confirme le mouvement en cours. "Nous en avions parlé avec les responsables des sociétés de sous-traitance en début d'année. En avril, nous avions organisé une réunion avec eux pour leur présenter ce que nous voulions faire pour diminuer le ratio de sous-traitance : embauche en direct et flux de sous-traitants suspendu pendant quelques mois."

"Ce qui a sans doute surpris, c'est que nous avons fait ce qu'on a dit. Amadeus n'en continue pas moins d'embaucher avec 400 recrutements déjà réalisées depuis le début janvier, chiffre qui devrait monter à 500 ou 600 d'ici la fin de l'année." L'équivalent d'un Texas Instruments.

Un ratio raisonnable qui serait à hauteur de 30% contre 40% actuellement

"Certes, en pourcentage, la montée est plus forte sur les USA et l'Asie, car elle se joue sur de plus petits volumes, poursuit Claude Giafferri. "En nombre, en revanche, c'est sur Sophia Antipolis que l'emploi augmente le plus." Aujourd'hui, le nombre de sous-traitant est déjà redescendu à 1.700. Mais le ratio reste élevé. Pour Claude Giafferri, le pourcentage raisonnable serait de 30% contre environ 40% actuellement. Ce qui explique qu'aucune date butoir ne soit donnée pour la fin du gel des embauches de sous-traitants.

Des partenariats stratégiques proposés dans les services

En revanche, Amadeus tend la main aux ESD pour un partenariat stratégique dans la recherche de nouveaux business liés aux services. "Quand nous mettons en place un système pour un aéroport, une compagnie aérienne ou tout autre client, des aménagements de son système informatique doivent souvent être réalisés", explique Claude Giafferri. "C'est une activité qui nous échappe car ce n'est pas notre cœur de métier".

"Ce que nous proposons, c'est donc un partenariat avec les sociétés de services informatiques pour prendre ce travail. Amadeus veut devenir une société de solutions qui combine produits et services. Les ESN peuvent participer à la mise en place de ces solutions."

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