Réouverture de la décharge de la Roque : un an de sursis pour le bâtiment azuréen

Posté jeu 21/02/2013 - 09:01
Par admin

Le préfet des Alpes-Maritimes a décidé d'autoriser l'exploitation pour un an de la carrière de la Roque. La décharge, qui reçoit annuellement 500.000 tonnes de déchets inertes du bâtiment, avait été fermée début janvier, suite à un jugement du tribunal administratif qui ne la trouvait pas conforme au Plan d'occupation des sols de Roquefort-les-Pins. Reste maintenant à trouver une solution pérenne. Un vrai challenge.

En matière de gestion des déchets, les Alpes-Maritimes ont connu un double retour en arrière en début d'année 2013. Le premier avec la fermeture de la décharge de la Roque à Roquefort-les-Pins, décharge qui recevait les déchets inertes du bâtiment. Le second tenait dans l'abandon du projet de CVE (Centre de Valorisation Energétique), un "incinérateur" de nouvelle génération prévu dans le quartier des Aspres à Grasse pour traiter les déchets urbains de l'ouest du département. Compte-tenu des délais de mise en place de nouvelles solutions pérennes (trois à quatre ans), le casse-tête du traitement des déchets azuréens était bel et bien rouvert sur deux fronts.

Un sursis d'un an pour les professionnels du bâtiment

Si le problème reste patent pour les déchets urbains, un sursis d'un an vient en revanche d'être accordé aux professionnels du bâtiment. Le préfet des Alpes-Maritimes a décidé, en effet vendredi dernier, par un arrêté, d'autoriser l'exploitation pour un an de la carrière de La Roque. Ouverte en février 2010, elle avait été fermée début janvier 2013. Le tribunal administratif de Nice, suite à une plainte des riverains, avait annulé l'arrêté préfectoral autorisant l'entreprise Jean Spada à exploiter l'ancienne carrière en tant qu'installation de stockage de déchets inertes (ISDI). Il s'agit des déchets générés lors de la construction, de la rénovation, maintenance ou réhabilitation de ces ouvrages et bâtiment puis lors de leur fin de vie (déconstruction, démolition). Autant de déchets minéraux non souillés dont le caractère polluant et la nature évolutive est très faible : pierre, marbre, grès, ardoise, béton, ciment, enrobés bitumineux, terres cuites (céramique, carrelage, tuile, brique…), terres et matériaux de terrassement (hors terre végétale) etc.

Où stocker les 500.000 tonnes de gravats de chantier annuels ?

Le tribunal avait jugé que "l'exploitation de l'installation de stockages inertes sur le site de La Roque était incompatible avec le règlement du plan d'occupation des sols" de Roquefort-les-Pins. L'entreprise Spada avait alors décidé de faire appel. Elle demandait à la Préfecture un sursis à exécution et une autorisation provisoire d'exploiter. Le problème quant à lui restait ouvert : où stocker les quelque 500.000 tonnes de gravats de chantier annuels, venant de l'Ouest du département, que recevait la carrière de la Roque ?

Une situation qui alourdissait les problèmes du bâtiment. Président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers de la Côte d'Azur et de la Corse, Michel Puy, avait noté que les chantiers ralentissaient faute de pouvoir gérer leurs déchets, tandis que les devis de terrassement avaient augmenté de 30%, les gravats devant être transportés beaucoup plus loin. Déjà entré dans une passe difficile, le bâtiment n'avait vraiment pas besoin de cette charge supplémentaire.

Trouver une situation pérenne rapidement

Si les riverains font évidemment grise mine face à cette réouverture les professionnels sont donc pour l'instant soulagés. Président de la CCI Nice Côte d'Azur qui s'est beaucoup battue pour trouver des solutions pérennes pour la gestion des déchets, Bernard Kleynhoff s'est déclaré satisfait par la réouverture. Président du Conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti a salué dans un communiqué la décision du Préfet. "Cette réouverture, bien que temporaire, facilitera le travail des entreprises du bâtiment et permettra une gestion raisonnée des déchets de chantier", note-t-il.

"Toutefois, cette réouverture temporaire nous oblige à trouver une solution pérenne rapidement, car l’autorisation préfectorale prévoit une évacuation du site dans un délai d'un an vers une ISDI (Installation de Stockage de Déchets Inertes) autorisée. Le Conseil général des Alpes-Maritimes tient à témoigner son soutien aux communes, aux intercommunalités et aux entreprises afin que l’on puisse trouver, ensemble, des solutions durables et efficaces à la gestion des déchets inertes dans notre département ". Un vrai challenge alors qu'en dix ans, la question de la gestion des déchets n'a guère avancé dans l'ouest du département!

Ajouter un commentaire