Retraite : et si on parlait de "deuxième vie" choisie, suggère Dominique Pagès
Alors que la bataille s'engage autour de la réforme des retraites, Dominique Pagès reprend la plume. Fondateur de PromEst, société sophipolitaine spécialisée dans l'accompagnement d'entreprises en Russie et CEI, il cherche à faire entendre une nouvelle fois la voix du "bon sens". Dominique Pagès n'a pas oublié non plus qu'il fut, à la charnière des années 2000, un des initiateurs de l'association "Deuxième vie", une association qui avait pour objectif d'aider les cadres à se lancer dans une deuxième vie professionnelle en réalisant le projet qu'ils portent en eux. Il a titré sa tribune libre "Retraite : et si cétait enfin le moment de parler de "deuxième vie" choisie ?". Voici son texte (les intertitres sont de la rédaction).
"La retraite est à nouveau salutairement- remise sur la table du débat national. Pourra-t-on enfin aborder la question par le sens du thème et pas seulement par ses données quantitatives (durée de cotisations, âge déligibilité, montant des cotisations, ) ?
Certes laspect financier est un élément essentiel du nouvel équilibre à construire, mais il en est plus la conséquence légitime que le fondement du débat lui-même.
Un référentiel installé au milieu du siècle dernier
Car, pour une large part, les termes du débat restent empreints du référentiel installé au milieu du siècle dernier, après la seconde guerre mondiale, lorsque lespérance de vie était de 67 ans quand lâge de départ en retraite avait été décrété à 65 et que le pays en pleine reconstruction était en plein emploi, les jeunes commençant alors à travailler à 16 ans (quand ce nest pas 14). Ainsi le dispositif de répartition alors créé était un formidable outil de solidarité sociale permettant daccorder quelques années de repos financièrement sereines à des contributeurs qui, à cette époque, avaient parfois plus de 45 ans de vie active et souvent alors pénible.
Mais aujourdhui, que reste-t-il de ce qui a justifié un tel système dont, de façon arrogante, certains prétendent encore en exporter le "modèle" ?
Précisément, donc, comment répond-t-on à la question suivante : "la conclusion via internet et grâce à ladhésion dun réseau social (Linkedin, Viadeo ou autre Facebook professionnel) par une personne de 75 ans, dun accord commercial international portant sur quelques millions dEuros et centaines demplois créés est-elle :
Trouver un terme plus "valorisant" que le mot retraite
Pourquoi donc continuer à parler de -Retraite- ce terme qui émascule économiquement les individus alors que face à la montée de pays conquérants disposants de règles du jeu nentrant pas dans le "modèle" français des acquis sociaux, nous avons besoin de stimuler auprès de tous la création de richesses tant individuelles que collectives et sociales ?
Qui aura tant le courage politique que sémantique dinstaller dans le référentiel social et médiatique (car ce sont aujourdhui les media qui sont la nouvelle Académie Française du langage courant) un terme plus valorisant pour traiter un sujet qui se décompose en fait en deux dimensions :
apportant ainsi de lespoir et de lautonomie pour une construction de sa vie dans un cadre social et financier serein au lieu dune préparation collective à la dépendance et à la frustration de limpuissance.
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