Mis en examen et détenu à la prison de La Farlède près de Toulon dans le cadre d'une affaire de grand banditisme, Alexandre Rodriguez a démissionné hier de la présidence de Rodriguez Group. Il a donné sa démission, considérant que "dans les circonstances actuelles, la protection des intérêts des sociétés du Groupe et de leurs actionnaires constitue une priorité absolue" indique dans un communiqué le leader cannois des yachts de luxe. La présidence a été dans la foulée transmise au fondateur du groupe, Gérard Rodriguez (père d'Alexandre), tandis que la cotation de la société, suspendue le 8 juin à l'annonce de la garde à vue de son président, doit reprendre aujourd'hui mercredi 16 juin. Réuni hier, le conseil de surveillance a ainsi désigné Gérard Rodriguez, en qualité de membre du Directoire de la société qui en assurera la présidence. "Le choix du conseil de surveillance s’est porté sur le fondateur de Rodriguez Group afin de donner un signal fort aux partenaires et aux clients de Rodriguez Group quant à sa volonté d’assurer la poursuite de l’exploitation dans des conditions normales", écrit la société dans son communiqué Rodriguez Group tente maintenant de bien dissocier du fonctionnement du groupe, l'affaire dans laquelle se retrouve impliqué celui qui est désormais son "ex-président". La société souligne ainsi "que la procédure judiciaire en cours concerne Alexandre Rodriguez à titre personnel et ne vise pas l'activité de Rodriguez Group, qui fait régulièrement l'objet d'audits légaux et de contrôles de la part des autorités compétentes". Elle rappelle aussi "que lors de la récente période de Sauvegarde, qui a duré un an, les actes de gestion des quatre sociétés concernées étaient accomplis sous la surveillance de deux administrateurs". Cela sera-t-il suffisant pour rassurer les marchés alors que, suite au coup de filet opéré début juin au port de Golfe-Juan, les enquêteurs ont saisi quatre yachts appartenant au groupe, 200.000 euros en liquide, des faux papiers, des armes de poing, des véhicules et un lot important de montres de luxe. Un premier signal sera donné avec l'évolution du cours de la société à la reprise de la cotation ce matin. Mais cette affaire arrive d'autant plus mal que le groupe a accusé une perte nette de 121,7 millions au cours de l'exercice 2008/2009 clos le 30 septembre 2009. Même si les pertes ont pu être diminuées depuis, il n'a toujours pas retrouvé sa rentabilité et reste très fragile depuis sa sortie du plan de sauvegarde en avril dernier. |
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