Rodriguez Group : titre suspendu suite à la garde à vue du président Alexandre Rodriguez

Posté mar 08/06/2010 - 18:25
Par admin

Une nouvelle suspension du titre depuis ce matin pour le Cannois Rodriguez Group et cette fois pas pour cause de procédure de sauvegarde mais suite à la mise en garde à vue de son président, Alexandre Rodriguez. Ce dernier, en effet, a été pris, samedi matin à Golfe Juan, dans le coup de filet contre plusieurs figures du grand banditisme marseillais opéré par la police judiciaire. Le dirigeant du groupe de yachtisme de luxe a été interpellé en même temps que Bernard Barresi et Gérald Campanella, deux membres influents du milieu marseillais et une quinzaine de personnes qui partaient pour une promenade en mer à bord de deux Leopard, des luxueux yachts de plus de 20 mètres appartenant au groupe Rodriguez.

Alexandre Rodriguez "savait-il que ses clients étaient des fugitifs?", interroge Nice-Matin qui relate en détail le coup de filet policier dans son édition du mardi 8 mai. "Et surtout, comment ont-ils réglé leur escapade en mer ?". Deux des questions qui valent une mise en garde à vue d'Alexandre Rodriguez. Plus gênant, selon le quotidien La Provence, Alexandre Rodriguez serait soupçonné d'avoir "noué une relation amicale avec les présumés malfaiteurs". Quant à Bernard Barresi et Gérald Campanella, en cavale tous deux depuis plusieurs années, ils sont suspectés de diriger des réseaux de machines à sous clandestines, de racket et de blanchiment. Ils étaient suivis par la police depuis quelque mois et c'est une cinquantaine de policiers cagoulés qui ont procédé à l'interpellation à Golfe Juan.

Une interpellation qui a fait ricochet à la bourse de Paris. A la demande de Rodriguez Group, l'action a aussi été suspendue ce mardi matin vers 10h30 alors qu'elle perdait plus de 9% à 3,79 euros. La société, qui fut leader mondial des yachts de luxe, rachetant du temps de sa splendeur l'Américain Camper & Nicholson, avait été déjà durement touchée par la crise. Elle avait engagé un plan de sauvegarde en avril 2009 et sa cotation avait été interrompue pendant un an pour une restructuration de la dette.

La cotation avait repris le 8 avril dernier. Avec succès d'ailleurs. Le titre, parti de 2,9€, avait gagné 139% la première journée et était monté le lendemain jusqu'à plus de 9 euros. Les heures champagne n'ont pas duré. Depuis, le titre est revenu vers ses zones basses. Avant même l'épisode d'hier, certains brokers le recommandaient à la vente et fixaient un objectif de cours de 1,8 €. La mise en garde à vue de son Pdg autour d'une affaire de grand banditisme, n'arrange évidemment pas les choses. Si tous les mauvais soupçons ne sont pas écartés, elle risque de précipiter outre la chute du groupe, celle de la richissime maison Rodriguez !

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