SAME 2002 à la recherche de la "killer application"

Posté mar 15/10/2002 - 00:00
Par admin

Des technologies en pointe (stockage, compression, System-on-a-chip, WLAN), des secteurs porteurs (mobilité, écrans, interconnectivité). Mais pour le Sophia Antipolis forum on MicroElectronics, les applications majeures qui relanceront le marché restent à trouver (Jacques Olivier Piednoir, photo Une)

Quelles sont les technologies d'avenir développées sur Sophia Antipolis pour les télécoms? Les pistes d'aujourd'hui ? Celles de demain ? Pourquoi et comment la technopole y est-elle impliquée? SAME 2002 (Sophia Antipolis forum on MicroElectronics) avait organisé pour la première fois deux grands débats sur les technologies développées dans la technopole, le premier animé par les responsables technologiques de grands groupes (voir l'article "SAME 2002 : un panel pour comprendre les technos de Sophia"), le second, dans la soirée au Sophia Country club, un dîner débat rassemblant les chefs d'entreprises ou directeurs de sites et les responsables de marketing des sociétés sophipolitaines du secteur.Quatre technologies sur lesquelles parierAlors ? Force est de constater que le futur n'est pas encore écrit dans le marbre. Tout juste les débats animés par Jim Tully, de Gartner Dataquest, auront permis de dégager quelques tendances. Mais tout le monde reste à la recherche de la "killer application" (comme le SMS par exemple sur lequel personne n'aurait parié il y a six ou sept ans), qui permettrait de relancer un marché aujourd'hui sinistré. Tout juste des tendances se dégagent. André Jolivet, directeur technique de Stepmind s'est une nouvelle fois révélé percutant en dénonçant les grands mensonges autour de l'UMTS et en énonçant quatre grandes technologies qui devraient se révéler comme primordiales.La première, c'est le stockage avec des disques durs qui ne servent plus seulement à stocker des données mais qui font tourner également des applications multimédias. Et de brandir le nouveau boîtier de stockage d'Archos, avec ses 20 Gbits ultra transportables. Seconde : la compression qui permet de placer de dix à vingt films en DivX sur le même boîtier de 20 Gbits. Troisième : le System-on-a-chip avec sur la même puce un système de communication par radio fréquence et des applications. La RF et le Base Band sur le même chip dans un mobile : c'est pour André Jolivet une révolution. Le GSM se banalise en quelque sorte et suit le même chemin que la téléphonie fixe. Quatrième technologie : le WLAN (Wireless Local Area Networks) avec Wi-Fi et Bluetooth qui occuperont le terrain de la mobilité avant l'UMTS et améneront de nouveaux services, de nouveaux acteurs et de nouveaux usages.Qui a besoin de regarder un film sur un téléphone mobile ?Jim Tully, dans la soirée, devait dégager de son côté trois secteurs dans lesquels les évolutions seront les plus fortes : la mobilité bien sûr, mais également l'affichage (les écrans) et l'interconnectivité. Pour Jacques-Olivier Piednoir, directeur de Cadence Sophia et l'un des animateurs de SAME, "il a été dit un peu n'importe quoi au cours desdeux ou trois dernières années. Il a été porté au marché des besoins qu'il n'avait pas. Qui a besoin de regarder un film sur un téléphone mobile ? Il faut trouver des applications qui intéresseront les gens et qui feront qu'ils laisseront leurs mobiles actuels pour en racheter de nouveaux. Les designers de chips partent de grandes fonctionnalités. Ils pensent par exemple que les utilisateurs voudront relier leur PC à leur caméra digitale. Les designers conçoivent donc des chips qui permettront de relier à grande vitesse un PC avec un autre appareil. Mais ce ne sont pas eux qui intègrent les applications. Et une fois qu'ils ont conçu leur chips ils croisent les doigts pour que les intégrateurs suivent. Mais tout le monde se rend compte aujourd'hui qu'il est difficile d'intéresser les gens avec de nouveaux produits. On leur a tellement fait croire qu'il allait y avoir des exploits technologiques qu'ils sont désormais blasés."

Jean-Pierre  Largillet

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