Solaire : Tournaire jette l'éponge

Posté jeu 29/08/2013 - 17:01
Par admin

Fin de partie pour l'usine de production de panneaux solaires ouverte en septembre 2011 à Pégomas. Le spécialiste grassois de l'emballage des parfums tire un trait sur une diversification qui s'est soldée par un déficit de 5 M€. La chaîne de production ultramoderne a été démontée et l'usine relouée. Consolation pour Tournaire SA : l'activité parfumerie tourne aujourd'hui en plein.

Solaire : Tournaire jette l'éponge

Luc Tournaire, lors de l'inauguration de l'usine de Pégomas en septembre 2011, alors que l'industrie solaire restait prometteuse même si les nuages pointaient déjà à l'horizon. Les 35 M€ de chiffre d'affaires annuel envisagés dans les trois ans auront été loin d'être approchés.

C'en est fini de la diversification que la société grassoise Tournaire SA, spécialisée dans l'emballage des parfums, avait entreprise avec la production de panneaux photovoltaïques dans une nouvelle usine ouverte à Pégomas en septembre 2011. Après avoir déjà, en septembre 2012, réduit la voilure de cette activité, Luc Tournaire, le Pdg a tiré un trait sur une expérience qui se solde par 5 M€ de déficit.

Il faut dire que la chance n'a pas été de son côté. Le long hiver solaire dans lequel la France, comme par ailleurs l'Europe, ont été plongés peu de temps après l'ouverture de l'usine avec une concurrence chinoise exacerbée, a sapé complètement l'initiative. Baisse des prix de rachat de l'électricité solaire, effondrement des prix des panneaux solaires (des tarifs qui ont été divisés par cinq ou six en quelques années!) ont rendu l'équation impossible. Le fait que la chaîne de production, mise en place à travers le partenariat avec l'espagnol Hélios Energy Europe, était ultra moderne et robotisée au maximum n'y a rien changé : les perspectives de rentabilité ne se dégageaient pas.

En septembre 2012, dans l'attente d'une reprise du marché, l’organisation photovoltaïque avait été changée afin de poursuivre l'activité de manière qualitative, dans l’esprit des différents départements de l’entreprise Tournaire. La filiale avait été arrêtée et la production de modules photovoltaïques était devenue la 3ème activité de Tournaire SA, pilotée par Luc Tournaire, au même titre que l’emballage et l’équipement. Les salariés du photovoltaïque (une quinzaine) avaient ainsi pu être répartis dans les deux autres activités.

Mais depuis, le marché des panneaux solaires n'est pas reparti. "Il s'est certes stabilisé, mais à un niveau plus faible qu'il y a encore deux ans", explique Luc Tournaire. Aussi pour lui, plus le temps passait et plus le déficit risquait de se creuser. D'où le trait qui a été tiré. La chaîne de production de panneaux a été démontée et stockée, prête à être revendue si un acquéreur est trouvé. "Aujourd'hui, en France, il n'y a plus guère de la place que sur le bout de la chaîne du solaire : l'installation", note Luc Tournaire. C'est ce que fait par ailleurs Valsolar à Mouans-Sartoux, entreprise avec laquelle Tournaire SA a travaillé (la couverture du gymnase de Peymeinade est la dernière réalisation en date faite par les deux partenaires). L'usine de panneaux photovoltaïques de Pégomas, une fois vidée, a elle été louée. Cinq des douze salariés qui restaient ont dû être licenciés.

Seule consolation pour Tournaire SA qui estime le déficit, tout compris, de cette diversification manquée à 5 M€ : l'activité de la parfumerie marche en plein aujourd'hui à Grasse. En 2011, la diversification avait été recherchée justement pour compenser une baisse de régime de la parfumerie. Cette activité a connu une croissance à deux chiffres l'an dernier. Et depuis juillet, elle a encore accéléré.

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