Sophia : 1,4 M€ pour Mycophyto et ses "champignons magiques"

Lauréate 2019 du prestigieux trophée i-Lab, l'agrobiotech Mycophyto fondée par Justine Lipuma, lève 1,4 M€. Des fonds qui vont lui permettre de financer son développement commercial et son programme de R&D destiné à construire un système d’information prédictif unique au monde combinant biotechnologie, big data et Intelligence Artificielle pour assurer le meilleur mix de champignons et les produire en un temps record pour chaque contexte.

Elle était attendue, la levée de fonds de Mycophyto, l'agrobiotech sophipolitaine et ses "champignons magiques" ! L'opération était engagée depuis le début de l'année. Son succès a été annoncé aujourd'hui : 1,4 M€ auprès de family office, des fonds Région Sud Investissement et Créazur. Installée au Village by CA sur la technopole, la start-up créée en 2017 par Justine Lipuma, jeune docteur en biologie de l’Université de Nice a convaincu les financiers de ses énormes potentialités pour relever le défi d'une agriculture performante et durable. Un coup de pouce lui avait été de plus donné en juillet : Mycophyto, accompagnée par l'incubateur PACA-Est, avait été consacrée par le prestigieux trophée i-Lab. ().

Biotechnologie, Big Data et Intelligence Artificielle pour révolutionner l'agriculture

La promesse de cette start-up ? Issue des travaux d'Inra (Institut national de recherche agronomique) et dopée par les technologies développées par Inria, elle vise à construire un système d’information prédictif unique au monde combinant biotechnologie, big data et Intelligence Artificielle pour assurer le meilleur mix de champignosns et les produire pour chaque contexte dans un temps record. La levée de fonds est aussi destinée à financer son développement commercial et son programme de R&D.

Les enjeux sont gigantesques. En 2050 l’agriculture devra nourrir 9,6 milliards d’individus, en diminuant les intrants chimiques, tout en préservant la planète et la santé des hommes. Tout cela dans un contexte de bouleversement climatique et de fragilisation des sols. L’innovation se joue sur la capacité de la start-up à développer les synergies naturelles entre les plantes et des champignons mycorhiziens microscopiques déjà présents dans le sol en s’adaptant aux cultures.

Les résultats ont ainsi permis de mesurer un développement supplémentaire jusqu’à 40% des racines, une croissance végétale accrue de 30 à 40%, des gains de rendement de 15%, des économies d’eau de 15% à 40% et une résistance aux pathogènes. Depuis 2017, Mycophyto a déjà fait ses preuves en accompagnant les acteurs de l’agriculture sur ses filières cibles : la culture de plante à parfums, aromatiques et médicinales, le maraichage avec la culture de la tomate et de la vigne.

Entourée de Christine Poncet, ingénieure agronome hors classe INRA et d’Olivier Bret, entrepreneur et business angels, Justine Lipuma entend aussi faire de Mycophyto une solution d’avenir pour une agriculture en quête de nouvelles boussoles et d'une transformation de son modèle. "Nos solutions s’adaptent aux cultures et encouragent la biodiversité", souligne la fondatrice. "C’est une nouvelle voie pour augmenter les rendements et la qualité de la production, tout en réduisant l’empreinte environnementale. Notre vision pour demain c’est de les rendre accessibles à tous, partout dans le monde". C'est ce qu'elle explique dans cette vidéo et qu'elle pourra pousser un peu plus loin.

Photo DR. L'équipe avec de gauche à droite, Christine Poncet, Olivier Bret et Justine Lipuma

 

Le mot des investisseurs

Aux côtés de Créazur, structure d’investissement du Crédit Agricole Côte d’Azur, des family Office OLBIA et OBSIDIANE, Région Sud Investissement conseillé par Turenne Capital a mené ce tour réalisé par le Cabinet d’avocats EY Ventury. Alain Lacroix, président de Région Sud Investissement, souligne l’intérêt du fonds pour la technologie et le marché visé. "Mycophyto porte la promesse d’une agriculture réconciliant productivité, environnement et santé. L’industrialisation permettra de répondre à l’immense défi de la transformation de l’agriculture".

 

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