C'est une journée qui s'annonce éprouvante aujourd'hui pour les 220 salariés du centre d'appels Conduent (ex-Xeros) à Sophia Antipolis, site menacé de fermeture : alors que les négociations d'un PSE (Plan social pour l'emploi) entre Conduent France et les instances syndicales se sont terminées sans accord en milieu de semaine dernière, les salariés sont réunis en assemblée générale aujourd'hui. Aucun repreneur ne s'étant pour l'instant manifesté, la fermeture du site risque d'intervenir au début de l'année prochaine.
Ouvert en 2016 par la société américaine Conduent, née d'une scission de Xerox, le site de Sophia Antipolis, installé sur 2.500 m2 aux Templiers, sur la partie Biot de la technopole, était chargé d'assurer en sous-traitance l'activité AppleCare d'Apple. La menace de sa fermeture, trois ans après son ouverture, est apparue en mai dernier quand il s'est avéré qu'Apple avait décidé de mettre fin au 12 juillet 2019 à son contrat avec Conduent. Deux raisons avaient été évoquées à cette rupture : les mauvais résultats des enquêtes de satisfaction et une forte baisse des volumes d'appels imputée à une diminution des ventes d'iPhones.
Au 12 juillet ainsi, l'activité du site de Sophia a été arrêtée et le personnel s'est retrouvé en chômage technique, le salaire continuant à être versé. Les représentants syndicaux dénoncent cependant un licenciement économique maquillé. Ils pointent du doigt un autre site qui travaille pour le même client (Apple) et qui recrute (190 personnes pour Guilherand-Grange près de Valence où se trouve le siège social) ainsi qu'une ouverture à Agadir, au Maroc. Les syndicats dénoncent également les conditions de reclassement ou de départ proposées qu'ils stigmatisent comme indécentes. L'assemblée générale d'aujourd'hui devrait décider des suites à donner.
Fermeture de Conduent à Biot : la réaction du maire, Guilaine Debras
Maire de Biot, Guilaine Debras a réagi à la fermeture de Conduent. Dans un communiqué, elle dénonce un "plan inacceptable de restructuration", et demande à ce que "les employés concernés puissent bénéficier du meilleur accompagnement possible pour faire face à cette aberration". Voici sa réaction.
"J’affirme mon soutien plein et entier aux salariés de Conduent touchés par un plan inacceptable de restructuration de leur entreprise. Ce sont aujourd’hui 220 salariés qui sont menacés sans qu’aucun dialogue social n’ait pu être institué.
La rentabilité de ce secteur d’activité n’est pourtant pas à prouver. J’ai été sollicitée par les salariés pour porter leur voix auprès des autorités compétentes et des médias. J’étais d’ailleurs à leurs côtés aujourd’hui pour leur témoigner mon soutien. Il est essentiel de se mobiliser pour défendre la cause de ces femmes et de ces hommes.
J’ai déjà eu l’occasion à plusieurs reprises de m’entretenir à ce sujet avec la Sous-Préfète de l’arrondissement de Grasse, Madame Frackowiak-Jacobs qui a eu une écoute bienveillante. Je demande solennellement que les employés concernés puissent bénéficier du meilleur accompagnement possible pour faire face à cette aberration.
Je suis régulièrement en contact avec les représentants des salariés depuis qu’ils ont décidé de se mobiliser pour établir avec eux un plan d’action. La Ville de Biot ne peut rester immobile quand ses salariés sont malmenés de la sorte."