Sophia : AMCC a plié bagages en juillet
Applied Micro Circuits Corporation dont le siège de la filiale France et le centre de R&D regroupaient 45 salariés dans la technopole s'est recentré sur les Etats-Unis. Un nouvel exemple de la "volatilité" des entreprises high tech.
AMCC pour Applied Micro Circuits Corporation a plié bagage en juillet. C'est une société américaine du secteur informatique Elle comptait 45 salariés qui, soit sont partis aux Etats-Unis, soit pour beaucoup d'entre eux ont préféré quitter la société. Elle avait racheté en 2003 à IBM sa ligne de produits switchs, une activité dont elle est leader mondial. Petite explication pour switch. En français on parle de "commutateurs", en quelque sorte des "aiguillages ultra sophistiqués" essentiels dans la performance des grands réseaux. Des produits très technologiques dont IBM La Gaude était aussi l'un des grands spécialistes mondiaux.C'est d'ailleurs pour cela qu'AMCC en 2004 s'est installé sur la technopole et y a placé le siège de sa filiale française. Les perspectives de développement étaient alléchantes. AMCC envisageait de monter rapidement à une centaine de personnes sur le site azuréen. La suite n'a pas été malheureusement à la hauteur. AMCC a d'abord rencontré quelques difficultés juridiques. Une trentaine de salariés d'IBM La Gaude, transférés lors du rachat, ont attaqué en justice. Et au début de cette année, ils ont obtenu leur réintégration au sein d'IBM La Gaude. Le départ d'AMCC les confortera d'ailleurs dans la volonté qu'ils ont eu de ne pas être transférés.AMCC a engagé ensuite, en décembre 2005, un plan social en France. Sur Sophia, les effectifs sont tombés d'une soixantaine à 45 personnes ("Sophia : nuages sur l'emploi chez AMCC"). En mai, autre problème, AMCC a été obligé de quitter le superbe immeuble des Deux Arcs où elle occupait 1.500 m2 en raison d'un problème de construction (l'immeuble depuis est fermé). Mais elle avait pu très rapidement être relogée.Et puis, en juillet, la mauvaise surprise : la fin de l'aventure française avec le repli complet sur les Etats-Unis. Plus personne à Sophia pour cette rentrée. Ce retrait fulgurant d'une société qui était pourtant l'un des grands maillons de la microélectronique azuréenne montre s'il en était besoin que les entreprises high tech sont volatiles. La technopole en sait d'ailleurs quelque chose. Au début des années 2000, elle avait déjà enregistré les retraits tout aussi rapides de sociétés nord-américaines comme Lucent qui était monté à plus de 300 personnes, Nortel, Andersen ou NCR.Le départ d'AMCC, ressort bien sûr de données purement internes à la société. Mais il vient rappeler cette volatilité et en même temps, la nécessité de renforcer sans cesse l'attractivité du territoire azuréen. Plus que jamais, il s'agit de donner envie aux entreprises de haute technologie de venir ou simplement de rester. Des ordinateurs, il ne faut jamais l'oublier, cela se déplace dans la journée.