Michel Cosnard, directeur de l'Inria Sophia (photo "Une"), Jean-François Abramatic, CPO d'Ilog, Denis Lacroix, directeur du développement d'Amadeus e-Travel et Philipp Hoschka, délégué du W3C Europe parmi les grands intervenants du Symposium des dix ans du W3C.
La technopole sera bien représentée au symposium de Boston qui marquera demain, mercredi 1er décembre, le 10ème anniversaire du Consortium World Wide Web (W3C). Un symposium qui réunira des techniciens du Web et de l'Internet de tous horizons autour de Tim Berners-Lee, l'un des pères de l'Internet et l'un des deux co-fondateurs du W3C. A l'occasion de cette journée anniversaire, il s'agira à la fois de se souvenir des origines du W3C et de réfléchir sur le futur du Web ainsi que du rôle du W3C au cours de la prochaine décennie.
La France solidement présente avec Sophia
Parmi une bonne vingtaine d'intervenants au plus haut niveau, figurent ainsi les noms de Michel Cosnard, le directeur de l'Inria Sophia et responsable de 2001 à 2004 du programme de recherche français sur le Grid Computing. Michel Cosnard sera notamment le modérateur dans un débat sur le thème de "L'impact sur la science et l'industrie". Un débat auquel participera le directeur du développement d'Amadeus e-Travel, Denis Lacroix. Quant à Jean-François Abramatic, CPO d'Ilog, une spin off de l'Inria Sophia, et lui-même ancien chercheur à l'Inria, il évoquera dans une autre session, les débuts de l'aventure avec Tim Berners-Lee. Comment tout a commencé.
Autre Sophipolitain, Philipp Hoschka, sera l'un des intervenants de la session sur le "Web on everything". Basé à Sophia Antipolis dans les locaux du W3C, Philipp Hoschka est responsable des contacts techniques avec la R&D (recherche et développement) européenne. Il a beaucoup travaillé également sur les spécifications HTML, SVG, VoiceXML et SMIL.
Eviter la fragmentation du Web
Ce symposium sera ainsi l'occasion de se pencher sur la révolution de la société de l'information qui a débuté il y a 15 ans avec le Web. C'est en mars 1989 que Tim Berners-Lee écrit une note qui deviendra le fondement du World Wide Web. Il est alors employé par le CERN (l'Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire), et c'est avec l'accord de son superviseur feu Mike Sendall et le soutien de ses collègues de travail, dont Robert Cailliau, que l'invention de Tim Berners-Lee réussit à faire exploser le nombre de serveurs d'un seul au CERN (1990) à des millions et des millions à ce jour.
"Déjà à cette époque, Berners-Lee pressentait le potentiel énorme de croissance que rendent possible les technologies ouvertes et l'adoption par consensus de protocoles et de standards. Le CERN accepta de distribuer gratuitement le code de Tim, mais la question se posait de savoir qui pourrait assurer que les standards et protocoles seraient développés, disséminés et utilisés pour qu'il n'existe qu'un seul Web, et ainsi éviter la fragmentation", raconte le W3C.
Du HTML à XML en passant par SVG, SMIL, CSS…
C'est avec l'aide de feu Michael Dertouzos du Laboratoire d'Informatique du MIT que Berners-Lee crée le Consortium World Wide Web (W3C) en octobre 1994. La mission première du consortium était de "mener le Web à son potentiel maximal". Ceci s'est réalisé de deux manières. Tout d'abord, le W3C a développé des recommandations techniques que l'industrie adopte comme standards Web, tels qu'HTML (Hypertext Markup Language), les feuilles de style CSS (Cascading Style Sheets) et XML (Extensible Markup Language). XML a permis de créer de nouveaux formats graphiques et multimédia (SVG et SMIL), ainsi que des applications pour les terminaux mobiles, comme VoiceXML 2 et XHTML Basic. Le W3C joue également un rôle central dans le développement du Web sémantique.
Enfin, le W3C a eu un impact sur le Web avec la création de procédures et de pratiques encourageant une mise en application et une croissance des technologies Web pour le plus grand nombre, comme l'initiative pour l'accessibilité du Web, l'activité Internationalisation et son règlement relatif aux brevets (Patent Policy). Une histoire qui ne fait que commencer. L'un des volets de ce symposium des dix ans du W3C et des 15 ans du Web sera d'envisager aussi demain. Avec les fantastiques possibilités comme les risques majeur du Web dans le futur.