Sophia : Cintoo 3D (capture de la réalité) lève 5,3 M€ pour accélérer

Fondé en 2013 par des chercheurs de l'I3S à Sophia Antipolis, le spécialiste de la capture de la réalité pour le marché de la construction vient de réussir une troisième levée de fonds auprès de cinq investisseurs internationaux. L'occasion d'accélérer en développant de nouvelles fonctionnalités pour sa plateforme, mais également de s'ouvrir sur les metavers industriels avec la création de "jumeaux numériques" pour les industries de l'automobile notamment.

Cintoo 3D illustration

Une nouvelle et très belle levée de fonds pour Cintoo 3D : la startup implantée aux Etats-unis, mais dont le siège est resté à Sophia Antipolis, vient d'engranger 5,3 M€ (6 millions de dollars) pour accélérer sa croissance. Ils ont été apportés par cinq investisseurs internationaux : AMAVI Capital, Armilar Venture Partners, Accenture Ventures, UI Investissement et Région Sud Investissement. L'annonce de cette nouvelle opération a été faite fin janvier. C'est la troisième augmentation de capital depuis la création de la société en 2013 : 1,8 M€ en 2017 et 1,5 M€ en 2019.

La "Reality capture" pour le marché américain du bâtiment

Cintoo a été fondée en 2013 à Sophia Antipolis par des chercheurs de l'I3S, Denis Thibaudin, Marc Antonini, Leonardo Hidd Fonteles et Anis Meftah pour valoriser une superbe technologie de compression de données 3D. Ces derniers étaient alors à la recherche de débouchés industriels pour leur technologie. Leur rencontre avec Dominique Pouliquen, fondateur de Realviz (traitement d'image) à Sophia Antipolis, avait été déterminante. Ce dernier, parti aux Etats-Unis pour Autodesk suite au rachat de Realviz, s'était investi dans la promotion de la "Reality Capture" pour le marché américain de la construction.

Cintoo a relevé un défi

Cintoo 3D et sa technologie de capture de la réalité étaient tout indiqués pour révolutionner ce marché. Les dispositifs de capture de la réalité, tels que les scanners laser ou les drones, sont fréquemment utilisés pour capturer les conditions de construction dans un espace physique (bâtiment, usine…), de sorte que les équipes travaillant sur une modernisation, un projet de construction ou de simulation peuvent concevoir ou contrôler le travail à distance sans avoir à visiter l’espace. Cependant, rendre ces gigantesques données de capture de réalité accessibles aux parties prenantes via le cloud a toujours été un défi. La plate-forme multimodale et non matérielle de Cintoo répondait à ce défi.

Plus de 20.000 utilisateurs

Avec environ trois cent millions de mètres carrés de données de balayage laser à travers 4,000 projets à ce jour, Cintoo Cloud sert actuellement plus de 20.000 utilisateurs dans la modélisation de l’information du bâtiment (BIM), la construction et les organisations de l’industrie 4.0 à travers les États-Unis, le Canada, l’Europe et la région de l’Asie-Pacifique en tant que source unique de données fiables sur la réalité. Ces clients utilisent Cintoo Cloud pour mieux gérer et collaborer sur les projets de sites, ce qui leur permet d’économiser des ressources, du temps et de l’argent.

Un second marché avec le "jumeau numérique"

Un second marché, tout aussi prometteur, est apparu plus récemment : celui du "jumeau numérique" qui permet d'utiliser la puissance de la plateforme Cintoo Cloud dans d'autres industries comme l'automobile, le manufacturing, le pétrole. Une nouvelle étape que Dominique Pouliquen avait présenté l'an dernier lors d'un rendez-vous de Start up Factory.

Le troisième apport de fonds permettra aussi d’élargir les capacités de Cintoo Cloud afin de mieux répondre aux besoins de l’industrie 4.0, de la BIM et de la construction, en développant des fonctionnalités de nouvelle génération pour la gestion des actifs, la surveillance des progrès. Elle ouvrira aussi sur l’exploration des métavers industriels. Un sujet sur lequel Cintoo a collaboré avec Accenture Lab à Sophia Antipolis. Cet investissement aidera enfin Cintoo à développer ses activités en Amérique du Nord, en Europe et dans la région de l’Asie-Pacifique. La nouvelle étape est ouverte.

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