Sophia : comment Seasatcom a su totalement se repenser face à Starlink

Une belle histoire de résilience à Sophia Antipolis que raconte Antoine Perry, fondateur de Seasatcom. Lancée en 2005, sa startup a grandi en apportant aux yachts toute la connectivité de la terre en pleine mer. Mais depuis 2020 trois tempêtes, la crise Covid, la guerre en Ukraine qui a fait disparaître la clientèle russe et la tornade Starlink d’Elon Musk avec le haut débit par satellite l’ont obligé à repenser son business model.

SeaSatCom Antoine Perry

Inutile de nier que Seasatcom à Sophia Antipolis a traversé trois années très difficiles. La startup, qui a mis le savoir-faire télécom de la technopole au service du yachting, a dû affronter trois tempêtes successives : la crise Covid à partir de 2020 qui a mis à l’arrêt les voyages, la guerre en Ukraine qui a fait disparaître la clientèle russe et puis la poussée de Starlink, le haut débit internet par satellite d’Elon Musk. Après plus de dix années de belle expansion (le Fast50 de Deloitte l’avait classée championne azuréenne de la croissance en 2012), la société créée en 2005 a dû réduire la voilure, passant de douze salariés à 5 personnes. 

Mais son fondateur, Antoine Perry, ancien président de Telecom Valley, n’a pas pour autant baissé les bras. Et plutôt que de succomber aux assauts de Starlink, il s’en est fait un allié et repart aujourd’hui de plus belle. Superbe histoire de résilience qu’il raconte. (Photo WTM : Antoine Perry, fondateur et CEO de Seasatcom).

L'arrivée de Starlink signait une fin des activités Seasatcom

“Nous avons dû affronter trois crises d'affilée auxquelles il a fallu faire face. Pour la troisième, l’arrivée de Starlink annonçait la fin des messages en haute mer. Toute une partie de mon business, celle qui rapporte beaucoup de marge, s'envolait. Il était possible de regarder cette évolution d’une façon négative en disant qu’elle signait la fin de mon activité. Mais par contre, on pouvait imaginer de se servir de Starlink pour développer de nouveaux services. Aussi, au lieu de rester à quai, j'ai pris le train. Bien m’en a pris parce qu'on a signé avec Starlink et aujourd’hui nous en sommes à notre 15ᵉ installation Starlink sur un bateau."

"Pour faire simple, avec le satellite, c’est comme si nous installions la fibre à bord d'un bateau puisque nous disposons alors d’un gros débit internet. Tous les services de streaming et de vidéoconférence deviennent donc possibles. Ce qui ne l’était pas avant, avec les technologies et le matériel dont nous disposions. Aujourd’hui aussi, Seasatcom développe grâce à Starlink d'autres services qui lui permettent de retrouver du business et de la marge. Et donc tout va bien depuis la rentrée."

Devenu officiel Starlink

“Après neuf mois de bagarre, je suis devenu officiel Starlink. Ce qui rebondit un peu dans la vente de bateaux. Et là, je viens de finaliser une négociation pour devenir le fournisseur officiel de Naval Group. Nous avons signé il y a quelques jours notre première commande et nous allons équiper notre premier bateau dans les semaines qui suivent, le temps de commander les équipements et de les installer. Et j'espère qu'il y en aura d'autres derrière. Je suis en discussion avec des constructeurs de bateaux pour être en première monte”

"Tout comme SpaceX, Starlink est une invention de rupture qui va révolutionner le monde. En y réfléchissant, je me suis dit qu’il fallait que je me réinvente. Il ne s’agissait pas de fermer boutique, mais de réinventer le business model. C'est ce qui va se passer d’ailleurs dans beaucoup de métiers avec l'arrivée massive des IA.”

Cette reprise des activités est récente. Seasatcom n’en est pas encore a réembaucher. “Pour l'instant, nous sommes dans la phase de reconstitution des marges de l'entreprise ainsi que des fonds propres", explique Antoine Perry. "Nous remboursons aussi le PGE (Prêt Garanti de l’Etat) de la période Covid. Nous remboursons les dettes Urssaf. Et donc nous verrons pour les embauches l'année prochaine si le mouvement continue et s'amplifie comme c'est le cas maintenant avec la remontée du chiffre d'affaires et des bénéfices de l'entreprise puisque cette année, pour la première fois depuis trois ans, on va refaire des bénéfices. A partir de là, nous allons pouvoir réinvestir et réembaucher.”

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Seasatcom Yachts en mer

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Commentaires

David D. (non vérifié)     ven 27/10/2023 - 18:11

J’imagine que la succession de ces trois périodes a dû être extrêmement difficile, aussi je salue vos témérité, et je vous envoie plein d’ondes positives et vous souhaite un franc succès avec votre nouveau business model !
Bravo à vous et à votre équipe !
David

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