Sophia décline ses bons chiffres et ses nouveaux projets

La technopole est en bonne santé. Elle l'avait fait savoir au dernier MIPIM de Cannes. Elle l'a rappelé lors d'un point presse en présentant ses chiffres-clés (1.500 emplois supplémentaires en 2021 avec 2.500 entreprises et un chiffre d'affaires global de 6 milliards d'euros) et en déclinant ses nouveaux projets : Pôle Innovation, Ecotone, Bus-Tram, nouveaux programmes immobiliers et baisse de la CFE (Contribution Foncière des Entreprises) pour mieux assurer la relance.

Ecotone à Sophia

Sophia Antipolis a pu confirmer ses bons chiffres annoncés au dernier MIPIM de Cannes à l'occasion d'un point presse donné au Business Pole par Jean Leonetti, président de la CASA : 1.500 emplois gagnés en 2021 dans une technopole qui affiche désormais 40.000 emplois au total avec 2.500 entreprises et un chiffre d'affaires de 6 milliards d'euros à l'égal de celui du tourisme azuréen. Si début 2020, au premier confinement de la pandémie, Sophia avait pu s'inquiéter d'une baisse de régime, il n'en a rien été avec un solde de création d'emplois estimé à 300 en 2020 et un rattrapage avec un delta de 1.500 emplois supplémentaires en 2021. (Photo DR : Ecotone, un projet iconique qui, avec l'architecte Jean Nouvel, signera l'entrée sud-est de la technopole. Le bâtiment sera traversé par le "bus tram", autre projet structurant de Sophia).

3IA, l'un des atouts de la relance

Pour Alexandre Follot, directeur général du Symisa, "Sophia a été l'un des endroits qui a le mieux résisté en 2020, ce qui a permis d'accompagner un développement fort en 2021 puisque, avec le rattrapage, les 1.000 emplois gagnés chacune de ces dernières années ont été dépassés et que la dynamique globale a pu être maintenue". Et maintenant ? Sophia Antipolis, pour sa croissance, table sur son positionnement autour de l'Intelligence Artificielle, grâce notamment à la labellisation 3IA (Institut Interdisciplinaire d'Intelligence Artificielle) obtenue il y a trois ans et pour lequel l'audit de renouvellement qui a eu lieu cette semaine est en bonne voie d'être renouvelé (réponse dans quelques semaines).

La filière design renforcée par l'arrivée de BPR (Bombardier Produits Récréatifs)

Une croissance sophipolitaine qui est attribuée aux entreprises du site et par l'arrivée de nouveaux "logos" dont celui plus particulièrement emblématique du Québecois BRP. Bombardier Produits Récréatifs va installer en fin d'année son centre de design européen dans la technopole et devrait amener dans son sillage d'autres acteurs venant ainsi renforcer une filière design amorcée par Toyota, renforcée par Mercedes.

Impôts : la CFE baisse d'un cran

Cette relance sera accompagnée d'abord par une baisse des impôts : celle de la CFE. Lors du début de la crise Covid, la CASA avait voté l'exonération facultative des 2 tiers de la Contribution Foncière des Entreprises due en 2020 (un total de 2 M€ d'exonérations). Pour cette année 2022, le conseil communautaire du 21 mars dernier poursuit un allégement et a validé une baisse des taux de la CFE. Ils passent de 25,27% à 24,24% soit une baisse de 1,03% pour l'ensemble des entreprises assujetties à cet impôt (pour comparaison, le taux est à 28,65% sur Cannes Lérins, 28,88% sur la Métropole ou encore 32,19% pour la Riviera Française).

Pôle innovation à l'horizon fin 2024

La croissance sera également renforcée par des projets structurants. On les retrouve dans une solide programmation immobilière tertiaire en neuf, mais surtout en réhabilitation, voire déconstruction-reconstruction, de bâtiments anciens devenus obsolètes. Ou encore dans plusieurs programmes phares. Parmi eux, le Pôle innovation à côté du campus SophiaTech et d'Inria, conçu comme un "catalyseur" de cette "fertilisation croisée" qui est l'ADN de Sophia. Ce projet est d'ores et déjà lancé avec la sélection des 5 groupements candidats qui remettront leurs offres pour le 28 avril pour un choix du lauréat cet été et livraison fin 2024 (10.000 m2 qui viendront en soutien du développement de la technopole). Parallèlement une consultation sera lancée en mai pour l'exploitation et l'animation de ce lieu destiné à devenir emblématique.

Le bus-tram avance 

Le bus-tram en site propre avance certes moins rapidement que ce qui était initialement prévu, mais il progresse pour une finalisation fin 2024, début 2025. Il devrait arriver jusqu'au nord d'Antibes à la porte de Sophia d'ici la fin de l'année et permettra de bénéficier d'un transport rapide qui, de surcroit sera gratuit. Autre projet emblématique : 40.000 m2 dont 32.000 m2 de bureaux avec Ecotone. Les travaux devraient démarrer à la rentrée de septembre pour disposer de cet équipement fin 2024, début 2025 avec le "bus-tram" qui passera sous le bâtiment. Autant de projets qui devraient permettre d'assurer de nouveaux bilans de santé édifiants pour la technopole.

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Ils viennent de s'installer ou se développent à Sophia

Mais d'où viennent ces nouveaux emplois de la technopole ? Pas de nouvelles implantations massives comme cela avait pu se voir il y une vingtaine d'années, mais de multiples arrivées, souvent en petit format, avec de belles sociétés innovantes qui posent un petit pied mais grandissent ensuite. Quelques exemples de nouveaux venus récents et d'entreprises déjà installées qui se développent et embauchent.

  • By Com : société anglaise spécialisée dans l'IoT, a installé son centre R&D à Sophia
  • CUTISS (Suisse) : ouvre une filiale française à Sophia pour étendre sa recherche et développement en médecine régénérative.
  • Finwedge société de conseil en investissement pour les entreprises et les institutions financières. Ses analyses financières sont animées par IA.
  • Bertrandt : société allemande spécialisée dans les véhicules autonomes et connectés.
  • Synaptics  : la société américaine, cotée au Nasdaq, ouvre un centre de R&D consacré à la conception de la prochaine génération de connectivité sans fil à courte portée pour l’Internet des Objets
  • BRP (Bombardier Produits Récréatifs) : groupe québécois qui implante en fin d'année son centre de design européen. Un nouveau grand du design dans la technopole après Toyota et Mercédès.
  • Sangamo Therapeutics : a racheté TXcells biotech qui développe des plateformes d’immunothérapies cellulaires T personnalisées innovantes pour le traitement de maladies inflammatoires et auto-immunes sévères. Elle a développé une sorte de "couteau suisse pour ADN" et a investi 5 M€ en 2021 sur la technopole pour une nouvelle unité permettant de multiplier par deux ses capacités de production.
  • Symphony : "licorne" américaine arrivée en 2019, cette plateforme de collaboration sécurisée pour les marchés financiers fondée par Cannois David Gurlé continue la montée en puissance de son centre de R&D installé dans de nouveaux locaux où travaillent maintenant plus de deux cents personnes.
  • Akt.io : le centre R&D de la néobanque, est une nouvelle "fusée" sophipolitaine. Elle a finalisé fin mars une ICO (Initial Coin Offering) à 27 M€ et s'est installée en septembre dans un bâtiment de 3.000 m2 du Garden Space. Elle compte déjà 150 personnes, (elle a recruté 100 personnes en 2021) et a lancé le recrutement de plus d'une centaine de personnes pour cette année. L'objectif : monter à cinq cents collaborateurs d'ici deux ans. Son créneau : donner à un large public l’accès à des outils d’investissement et de trading traditionnellement réservés à la clientèle des banques privées et cela à travers notamment des algorithmes d'intelligence artificielle.
  • Arm : arrivé en 2000 sur la technopole à travers le rachat de la startup EuroMIPS, le groupe britannique, géant mondial des microprocesseurs, a engagé à Sophia un projet de campus nouvelle génération sur près de 6.000 m2, qui pourra accueillir jusqu'à 400 personnes.
  • Bosch vision Tec, le centre R&D sur le véhicule autonome de Bosch a commencé avec une trentaine d'ingénieur installés en 2015 au Business Pôle. La société va maintenant s'installer dans un immeuble de 4.000 m2 pour monter de 150 à 200 personnes. Une belle reconnaissance de Sophia par le groupe allemand.
  • Amadeus : a réduit ses effectifs se séparant notamment de sous-traitants la première année de la pandémie qui a fait plonger son chiffre d'affaires avec l'arrêt des liaisons aériennes (CA à -60% en 2020 et à -50% en 2021). Mais bonne nouvelle annoncée lors de ce point presse par Denis Lacroix, son président : Amadeus repart aujourd'hui et compte embaucher 400 personnes en 2022.

 

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