Des chercheurs azuréens de nouveau distingués! Ainsi les Médailles Bronze du CNRS seront remises lundi 8 novembre à Stéphane Barland, chargé de recherche CNRS à lINLN (Institut Non Linéaire de Nice) et Jean-Sébastien Tanzilli, chargé de recherche CNRS au LPMC, Responsable du Groupe de recherche "Information quantique : fondements et applications". La cérémonie aura lieu à 11 heures à la Délégation Régionale du CNRS à Sophia Antipolis. Cette distinction, rappelle le CNRS, récompense le premier travail dun chercheur, qui fait de lui un spécialiste de talent dans son domaine. Elle représente un encouragement à poursuivre des recherches déjà bien engagées.
Stéphane Barland, met la lumière en bulles
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Dans ce domaine, il a participé à la réalisation d'une expérience assez novatrice. "Jusqualors, pour créer ces structures spatiales localisées, on forçait le système en introduisant une fréquence et une phase de référence spécifiques. Nous avons exploré une approche plus simple basée sur le couplage de deux lasers placés l'un en face de l'autre, l'un agissant comme amplificateur et l'autre comme absorbant saturable." Un procédé si simple que Stéphane Barland semble presque étonné que personne n'ait réalisé cette expérience auparavant. La prochaine étape sera pour lui la formation de "vraies" bulles de lumière qui seront localisées de façon tridimensionnelle.
Concernant son parcours, Stéphane Barland, 35 ans, a commencé par des études universitaires en physique. Il a réalisé sa thèse dans un laboratoire espagnol sous la tutelle de l'université de Nice. Puis il a entrepris deux post-doctorats, l'un dans son laboratoire de Mallorca puis l'autre à Florence, avant de rentrer à Nice où il intègre le CNRS en 2004.
Jean-Sébastien Tanzilli : passer au réseau de communication quantique
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Une idée qu'il avait déjà en tête en orientant sa thèse vers loptique intégrée pour les communications quantiques. Jean-Sébastien Tanzilli avait ainsi réussi à mettre au point une source de paires de photons dits "intriques" parmi les plus efficaces au monde. Ces photons, émis au même instant, sont en quelque sorte des jumeaux qui, même séparés spatialement, constituent un système unique et indissociable en physique quantique. En dautres termes, ils portent chacun une même information quantique. La conviction du chercheur est que, en utilisant les technologies actuelles, "on peut faire des choses simples en optique quantique". Par exemple, la fibre optique, qui équipe les réseaux de télécommunication, peut servir à diffuser linformation quantique : il suffit pour cela de remplacer les sources standards par des sources de paires de photons intriques.
Pour son postdoc, à Genève, le chercheur est allé plus loin : il a mis en évidence une nouvelle source de photons intriques aux longueurs donde de 1 550 et de 1 310 nanomètres, qui correspondent à celles supportées par les fibres optiques. Lidée, ensuite, a été de parvenir à stocker cette information quantique, en transférant la quantité dinformation portée par les photons à 1 310 nm vers des photons de plus basses longueurs donde, tout en préservant la cohérence. Cette avancée a été récompensée par une publication dans Nature en 2005, lannée même où le chercheur prend ses fonctions au CNRS.
Depuis, avec son équipe au LPMC, Jean-Sébastien repousse les limites des réseaux quantiques. Les applications ne manquent pas car linformation quantique est beaucoup plus riche que son pendant classique et donc plus sûre en ce qui concerne les communications secrètes ou la cryptographie. Un travail de longue haleine. Peut-être que dans vingt ans nous pourrons échanger des données sécurisées par cryptographie quantique, estime Jean-Sébastien Tanzilli. En ajoutant que cela se limiterait à des applications spécifiques car, dun point de vue technologique, cest encore compliqué !
La cérémonie de remise des Médailles de Bronze du CNRS se fera en présence de Bertrand Girard, Directeur de l'Institut de physique du CNRS, Pierre Guillon, Directeur de l'Institut des sciences de lingénierie et des systèmes du CNRS, et Marie-Florence Grenier-Loustalot, Déléguée Régionale du CNRS - Côte dAzur.
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