Sophia : ETSI et ERCIM vont travailler main dans la main

Deux organismes majeurs de Sophia Antipolis ont décidé de collaborer : l'ETSI (Institut européen des normes de télécommunication) et l'ERCIM (Consortium Européen de Recherche en Informatique et Mathématiques). Tous deux basés dans la technopole, travaillaient déjà ensemble depuis l'arrivée de l'ERCIM à Sophia au début des années 2000. Mais ils ont décidé d'aller plus loin et de signer un accord de coopération le jeudi 29 novembre à l’ETSI lors d’un séminaire organisé conjointement pour célébrer cet événement.

Deux organismes au coeur de la révolution des technologies de l'information

Ce rapprochement n'est pas banal en raison du "poids" de chacun des deux intervenants. L'ETSI, père du GSM, représente tout le volet de standardisation pour les télécommunications. Association à but non lucratif, elle regroupe près de 700 membres de 55 pays d'Europe et de l'extérieur incluant des constructeurs, des opérateurs, des administrations, des fournisseurs de services, des centres de recherche et des utilisateurs. Elle a la responsabilité de la normalisation des technologies de l'information et de communication pour l'Europe.

C'est à elle que l'on doit les standardisation du DECT, le téléphone sans fil numérique, du GSM, son succès le plus connu, de l'UMTS, la téléphonie cellulaire haut-débit du DAB, la radiodiffusion numérique. L'ETSI est également chargé de convertir en normes européennes les spécifications du groupe DVB sur la télévision numérique. Difficile d'être plus au cœur de la révolution en cours des technologies de l'information.

L'ERCIM, de son côté, représente l'Europe de la recherche. Groupement Européen d'Intérêt Economique (GEIE), il réunit 18 membres, représentants nationaux de la recherche informatique (par exemple l'INRIA pour la France), et rassemble ainsi une force de plus de 12.000 scientifiques et ingénieurs en informatique au plus haut niveau. A Sophia, c'est l'ERCIM d'autre part qui abrite le pilier européen du W3C (World Wide Web Consortium), organisme mondial qui assure de son côté la standardisation du Web.

Créer une collaboration forte entre recherche et normalisation

L'accord entre ces deux "poids lourds" mondiaux de leur secteur a pour objet de créer une collaboration forte entre Recherche et Normalisation dans le domaine des Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication. Seul un travail en commun très en amont dans le processus de recherche et d’innovation peut permettre aux industries européennes d’obtenir ou de renforcer un leadership mondial dans des secteurs clés de l’économie, est-il estimé. Dans un domaine de plus en plus complexe, c’est en s’appuyant sur des standards que nos entreprises pourront développer de nouveaux marchés et s’imposer à l’international.

Le séminaire du 29 novembre à l'ETSI portera d'ailleurs sur ce thème : "The infinity Initiative

“Fusing Research with Standardization for Knowledge and Business” (que l'on pourrait traduire par"L'initiative infinie : fusionner la recherche avec la standardisation pour la connaissance et l'entreprise") rassemblera une centaine de scientifiques, de grands industriels et de représentants de la Commission Européenne au plus haut niveau. Ce sera l'occasion aussi de présenter ce rapprochement qui illustre également ce mouvement de grande convergence entre le téléphone et l'informatique.

Jean-Pierre LARGILLET