Sophia : Evoluflor lève 1 M€ pour faciliter la transition numérique des artisans

Evoluflor Equipe

Aider les artisans à assurer leur transition numérique : c'est à ce chantier que s'est attelée la startup Evoluflor installée au Village by CA de Sophia Antipolis. Pour y arriver, Béatrice Caula, la présidente et fondatrice, est partie en 2017 avec le développement d'un logiciel de caisse pour fleuriste, son métier de base. Un logiciel métier spécifique qu'elle a depuis beaucoup étoffé. Désormais il va bien au-delà de la caisse, a déjà séduit 500 fleuristes et vise surtout maintenant l'ensemble des artisans. C'est ce dernier objectif qui fait principalement l'objet de la levée de fonds de 1 M€ que la société vient de réussir. (Photo DR : une partie de l'équipe d'Evoluflor au Village by CA de Sophia).

Evoluflor est partie d'un logiciel de caisse qui s'est étoffé

Cette levée, elle l'a faite en capital auprès de ses clients et d’investisseurs, sur une plateforme de crowdfunding ainsi qu’en prêts bancaires auprès de BPI et de Région Sud Investissement. C’est aussi le résultat d’une démarche initiée depuis plus d’un an avec une approche inhabituelle dans le financement des startups qui a permis une première accélération avant même la réception de l’intégralité des fonds. Evoluflor est ainsi passée de 3 à 17 salariés, de 200 à 500 clients, d’un chiffre d’affaires mensuel de 10 000 à 50 000 € et a déjà mis en opération une première version de l’outil métier des artisans – objet de la levée de fonds - pour lequel les fleuristes parlent de révolution.

Brigitte Caula explique qu'elle est partie des besoins essentiels rencontrés dans son activité. "Etant fleuriste, j'enrageais d'utiliser des outils qui n'avaient rien à voir avec notre métier. Les logiciels n'étaient pas adaptés à notre travail et il y avait un véritable fossé avec nos besoins. Je suis partie aussi avec ce que les professionnels utilisent inévitablement : le logiciel de caisse. A partir de là nous avons développé des fonctions qui permettent aux fleuristes d'assurer leur transition numérique et d'être entièrement autonomes : prise de commandes, gestion de la fabrication, du magasin, organisation du travail de l'équipe, boutique en ligne, relation avec les clients…".

Une solution qui avait déjà percé avant la crise sanitaire, mais qui a accéléré depuis. "La crise du covid a provoqué chez moi un déclic, il fallait réagir, j’ai donc sauté sur la proposition d’Evoluflor pour mettre en place leur solution. Je la considère maintenant comme mon troisième magasin intégré aux magasins physiques, j'en ai deux dans la rue et un sur internet", témoigne Dirk Sanders, fleuriste à Marseille.

Passer des fleuristes à l'ensemble des artisans

La levée de fonds vise à élargir le cercle des utilisateurs en adressant non plus seulement les fleuristes, mais l'ensemble des artisans qui doivent eux-aussi assurer leur transition numérique. C'est le projet E*volution que porte Béatrice Caula. "Après plus d’une année de crise COVID, il y a urgence à aider les artisans à mieux s’organiser commercialement et en gestion de leurs magasins. A l’instar de l’effort de prise de contact et formation consenti par Evoluflor pour déployer gratuitement plus de 300 sites de vente en ligne lors du premier confinement, la moitié des fonds sera consacrée à contacter les 13 000 fleuristes français pour leur présenter les solutions Evoluflor".

"L’autre partie des fonds sera consacrée à l’accélération du développement technique de l’outil en co-construction avec la communauté des artisans, clients ou non, tel que cela a été fait pour la première version déjà disponible aujourd’hui". En militante du commerce et des services de proximité, Béatrice Caula lance aussi un appel aux investisseurs sociaux et solidaires ancrés dans des valeurs éthiques et qui pensent que la performance de leur investissement peut également passer par des nouveaux modèles au moins aussi performants et moins risqués. Car E*volution n'en est qu'à ses débuts. Le projet aura besoin, à court terme, de capitaux compatibles aux valeurs qu'elle défend pour exécuter un plan stratégique déjà bien défini : le déploiement à l’international et sur d’autres métiers que les fleuristes.

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