Sophia : la Commission Européenne veut accroître son soutien aux "clusters"
Photo : amphithéâtre comble au CICA pour un forum qui a réuni environ 400 personnes au cours de la journée.
Les "clusters" comme remède à la crise ? Sans doute. Définis comme des regroupements régionaux d'industries, de recherche et de services situés en un même lieu, les "clusters" faisaient cependant déjà partie des outils que privilégie l'Union européenne pour son développement industriel comme pour la recherche et l'innovation. Mais la Commission Européenne est bien décidée à pousser encore plus les feux de cette politique de "cluster". Au 4ème Forum des pôles de compétitivité qui se tenait hier, jeudi, au CICA de Sophia Antipolis, Günter Verheugen, Vice-président chargé des entreprises et de lindustrie à la Commission a fait part de la volonté de l'administration européenne d'accroître son soutien aux "clusters" (24 de "classe mondiale", sur les 2.000 recensés dans les pays de l'Union).
Viser l'excellence plus que le nombre
A Sophia Antipolis, le représentant de la Commission européenne a tout dabord rappelé que "les clusters faisaient lobjet dintenses discussions depuis 18 mois et quà présent il était impératif dagir et de viser lexcellence, au-delà des efforts de recherche". Günter Verheugen a également évoqué le rôle de la Commission. Elle "na pas lambition de dicter aux Etats membres où investir et dans quels domaines. Elle souhaite simplement les conseiller dans leur politique de soutien aux clusters et daider les Etats membres à utiliser au mieux les instruments communautaires."
Dans sa communication du 17 octobre 2008 intitulée "Vers des clusters de classe mondiale dans l'Union européenne : mise en uvre d'une stratégie d'innovation élargie", la Commission européenne a dailleurs souligné que "afin de maximiser leur impact, les instruments communautaires concernés doivent être mis en uvre parallèlement aux efforts régionaux et nationaux en faveur des clusters".
France : une politique qui repose sur les pôles de compétitivité
La politique française des clusters, quant à elle, repose sur les pôles de compétitivité. Au cours du Forum, Luc Rousseau, directeur général de la Direction Générale des Entreprises du Ministère de lEconomie, de lIndustrie et de lEmploi a présenté la phase 2 de cette initiative. Laccent va être mis sur les trois axes suivants :
Malgré la crise, l'Europe garde des moyens pour soutenir les entreprises des clusters
Les clusters occupent aujourd'hui une place importante dans léconomie de l'Europe. Cependant, sur les 2.000 clusters significatifs recensés, seuls 10% dentre eux ont un véritable impact sur le développement de leur région dimplantation en raison de leur taille et de leur expertise. Pour progresser, la Commission va sappuyer sur les travaux de lEuropean Cluster Alliance qui se réunissait aujourd'hui vendredi dans la technopole. Mais elle va aussi constituer un groupe dexperts indépendants, lEuropean Cluster Policy Group, qui aura pour mission de proposer les moyens à mettre en uvre, au niveau communautaire, pour soutenir les clusters. La Commission va également aider les organismes qui gèrent les clusters à être plus efficaces dans leur soutien aux entreprises, notamment les PME pour leur permettre dinnover mieux et plus rapidement.
Si les clusters ont toujours besoin de se développer à linternational, la Commission insiste pour que les relations entre clusters débouchent sur de véritables partenariats dentreprises. Les clusters doivent avoir une vision claire de leur futur et sengager résolument sur la mise en uvre dune stratégie bien définie. Malgré la crise financière actuelle, les moyens pour soutenir les entreprises des clusters existent, a rappelé Günter Verheugen. LEurope dispose de fonds structurels, du programme "Compétitivité et Innovation" et de la Banque européenne dinvestissement qui a prévu de mettre à disposition des PME 30 milliards deuros.
Pierre Laffitte à Paris pour présenter les conclusions du Forum
Au total, un 4ème Forum très riche qui a réuni l'Europe des clusters et de l'innovation. Les conclusions en seront présentées par Pierre Laffitte, président de la Fondation Sophia Antipolis, aux ministres européens en charge des politiques de linnovation et de compétitivité réunis aujourd'hui vendredi à Paris à linitiative de Christine Lagarde, ministre français de lEconomie de lIndustrie et de l'Emploi. Puis, le 1er décembre, la Commission européenne proposera au Conseil de Compétitivité de lUnion européenne pour validation un véritable cadre européen pour le soutien des clusters. Un début de concrétisation des idées qui auront été au coeur des débats de Sophia. |