Sophia : l'affaire Vicky Binet vue par Libération

"Pression, surmenage, placardisation.. le récent suicide d'une cadre a brisé les tabous de la technopole «idéale»,", estime Libération qui publie sous le titre "Sophia Antipolis : l'envers du décor" un dossier sur l'affaire Vicky Binet, cette salariée d'Amadeus qui s'est suicidée fin janvier 2003 sous les fenêtres de son entreprise. Michel Henry, correspondant de Libé à Marseille, a ainsi mené l'enquête sur la technopole. Il a interrogé à la fois les proches de Vicky Binet, les responsables de son entreprise, des salariés d'Amadeus ainsi que des syndicalistes ou salariés d'autres sociétés de Sophia, des médecins du travail, des psychologues. "Plus d'un tiers des salariés de la technopole de la Côte d'Azur se disent sous pression, note-t-il en reprenant les chiffres d'une étude réalisée en 1998-1999 auprès de 2.332 salariés, dans 53 sociétés de Sophia-Antipolis. Le dossier outre cet article comporte deux autres volets : un second article est consacré à la réaction dans l'entreprise et un troisième au procès pour harcèlement moral que la famille a engagé. La conclusion ? "L'ennui, c'est que personne n'a vraiment d'indicateurs pour éviter que l'histoire de Vicky ne se reproduise. Elle qui voulait tant que sa mort serve à quelque chose...," écrit Michel Henry. Et de citer un internaute de Sophianet.com : "le harcèlement moral n'est que la partie émergée de l'iceberg. La souffrance au travail est beaucoup plus diffuse et terrible pour ceux qui n'épousent pas les valeurs du "tout-entreprise". Des Vicky, il y en a d'autres. L'entreprise a perdu le sens de l'humain, tout simplement".