Sophia : le nouveau préfet Hugues Moutouh salue un “campus à la Google”
Arrivé il y a deux mois, Hugues Moutouh, le préfet des Alpes-Maritimes, effectuait mercredi sa première visite officielle à Sophia Antipolis. Universitaire de formation, il s’est déclaré très impressionné par ce grand campus à l’image de ceux de Google ou d’Apple, où l’on produit et innove dans un environnement intellectuel foisonnant, et dans un contexte éco-responsable et international. De bon augure pour un premier contact.
“Nous avons exactement à Sophia Antipolis, ce que l’on peut trouver aujourd'hui dans les nouveaux campus de Google ou d’Apple. C'est exactement ça. C’est-à-dire que l’on produit dans un environnement intellectuellement foisonnant, dans un contexte très éco-responsable et compatible, et celà avec 230 entreprises à capitaux étrangers”. Pour sa première visite officielle à Sophia Antipolis en tant que préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, arrivé il y a deux mois à Nice, s’est déclaré très impressionné par la technopole.
Sophia Antipolis se présente
Elle venait de lui être présentée au Business Pôle, vision et chiffres à l’appui, par Jean Leonetti, Président de la CASA et Alexandre Follot, Directeur Général du Symisa, en présence des maires de la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis et des grands acteurs de la technopole. L’occasion aussi de faire l’état des lieux d’une planète Sophia en accélération sur la vague de l’Intelligence Artificielle : 41.300 emplois au dernier recensement de 2022 (plus de 42.000 aujourd’hui), 80 nationalités, 2.500 entreprises (dont les 230 à capitaux étrangers qui ont impressionné le préfet), 5.500 étudiants. Le tout sur une surface de 2.400 hectares dont 90% en nature et pour un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros qui dépasse désormais celui du tourisme dans les Alpes-Maritimes.
Jean Leonetti a également présenté trois grands projets en cours : Ecotone, la colline habitée de Jean Nouvel, le Pôle Innovation en construction à côté du Campus SophiaTech et d’Inria, et le Village de Sophia (ex Open Sky) qui accueillera une partie académique. Mais le président de la CASA a surtout insisté sur le fait que la plupart des projets immobiliers en cours se pratiquent sur l’existant et n'augmentent en rien l'imperméabilité des sols. Ce qui a permis de préserver entièrement la forêt du Fugueiret et de réduire la construction sur les Clausonnes, Saint-Philippe et les Trois Moulins. Au total une réduction de 300.000 m2 de plancher par rapport aux plans initiaux mais 200.000 m2 construits sur de l’existant.
Mobilité, logement, talents
Reste que la technopole continue d'être confrontée à des problèmes de croissance pour lesquels l'appui de l'Etat est essentiel. Ils concernent tout particulièrement la mobilité, le logement et les talents. Pour la mobilité, Hugues Moutouh a avancé quelques pistes comme la relance d'un comité départemental des transports en début d'année prochaine, s'étonnant qu'il n'y ait pas d'unité sur le littoral. Pour la question du logement, un problème récurrent dans tous les départements de la côte méditerranéenne, pas de remèdes miracles. Mais la construction de logements (coliving, résidences étudiants, habitats) dans le périmètre de la technopole devrait mettre sur le marché une nouvelle offre et diminuer les mouvements pendulaires.
Concernant le développement de la technopole, la reconstruction de Sophia sur Sophia ne fera pas tout et l’inquiétude porte sur l’application de la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) qui bloquerait les projets futurs. Réponse du préfet : de la souplesse mais il faut arrêter une “spirale de consommation sans fin”. Pour les talents, la question était posée par les représentants d’Inria et d’UCA : comment accélérer l’obtention de visas pour des étudiants et chercheurs étrangers ? Réponse d’Hugues Moutouh : s’il n'empêchera jamais un talent de venir dans notre pays, il sera très attentif à d’éventuels faux étudiants et chercheurs qui ne viendraient que pour l'attrait de la sécurité sociale.
Après ces échanges au Business Pôle, la visite préfectorale s’est poursuivie sur le terrain avec un passage par le Bioparc, pour illustrer la résilience de la technopole suite au départ de Galderma, puis chez Accenture avec la rencontre des représentants des grandes entreprises technopolitaines. Une première approche qui laisse augurer d’excellents rapports avec la Préfecture.
Photo WTM : au Business Pôle, le Préfet Hugues Moutouh en compagnie de Jean Leonetti et des maires de la CASA, de Jean-Pierre Savarino, président de la CCI Nice Côte d'Azur, de Jean-Pierre Mascarelli, président de la Fondation Sophia Antipolis.