Sophia : Mathieu Schmitt, un plasticien chez les informaticiens

Supralog, entreprise de services numériques, a accueilli en résidence pendant six mois l'artiste plasticien Mathieu Schmitt. Son travail, imprégné des échanges au fil de l'eau avec les informaticiens, sera présenté samedi et dimanche à l'Espace de l'Art Concret de Mouans-Sartoux, partenaire de l'opération. Vernissage demain à 11 heures suivi d'une table ronde.

Mathieu Schmitt plasticien

"Un plasticien chez les informaticiens" ! C'est une initiative passionnante qui a été menée chez Supralog à Sophia Antipolis. Dans le cadre du dispositif "Art et Monde du travail", la société de Philippe Salvan, spécialisée dans les solutions et services numériques, a accueilli durant 6 mois cette année l’artiste plasticien Mathieu Schmitt. Un travail qui sera présenté ce week-end. La résidence de Mathieu Schmitt à Supralog fait en effet l’objet d’une exposition des œuvres de l’artiste, les 21 et 22 septembre à l’Espace de l’Art Concret de Mouans-Sartoux, partenaire de la résidence. Le vernissage aura lieu demain samedi à 11 heures et sera suivi d'une table ronde à laquelle participera l'artiste, Fabienne Grasser-Fulchéri, directrice de l’eac., Philippe Salvan, directeur général de Supralog, ainsi que les salariés de l'entreprise. (Photo DR. Ci-dessus : l'artiste plasticien Mathieu Schmitt. Ci-contre Philippe Salvan).

La rencontre des technologies numériques et des arts plastiques

Le principe de cette résidence, l’une des 15 résidences d’artiste en entreprise primées par le Ministère de la Culture : faire se rencontrer technologies numériques et arts plastiques, au travers d’échanges informels et réguliers entre l’artiste et les salariés au fil de l’eau. Placée dès l’origine sous le signe de la sérendipité, cette résidence a donné lieu à la production d’œuvres inédites par l’artiste, nourries de l’univers professionnel de Supralog et s’inscrivant dans la démarche créative de l’artiste : dans l’univers des systèmes numériques qui ne laissent aucune place à l’erreur, l’artiste décale le point de vue et crée les conditions de se laisser déborder par ses œuvres en leur offrant d’acquérir une certaine autonomie, source possible d’incidents, d’accidents, comme autant de signes du vivant.

Au cours de la résidence, Mathieu Schmitt a emprunté plusieurs pistes de recherche. Créant un programme informatique utilisant les fichiers de données issus de la plateforme Intr@ssoc de Supralog afin de générer des motifs de tapisserie complexes, il s’est servi de cette base fonctionnelle pour écrire un nouveau programme générant des œuvres virtuelles à la manière d’artistes connus (Vasarely, Morellet, Carlsund…), regroupés ici dans la série "les bonnes manières".

Un algorithme basé sur les comportements amoureux des animaux

Mathieu Schmitt a, par ailleurs, capté le trafic Wi-Fi ordinaire de Supralog pour composer un paysage sonore rendant audibles ces transferts de données d’habitude silencieux. Se servant de la chronobiologie (l’étude des rythmes biologiques), il a ralenti la vitesse de lecture et la hauteur des sons enregistrés jusqu’à obtenir quelque chose d’audible par l’oreille humaine.

Enfin, Mathieu Schmitt a composé un algorithme basé sur les comportements amoureux des animaux : leurs gestes remarquables de séduction, de domination et de soumission. Il a ensuite intégré cet algorithme comportemental dans la programmation de deux robots identiques qu’il a placés face à face. Ces deux machines interagissent en scrutant leurs mouvements respectifs, créant ainsi une étrange chorégraphie issue d’un "vivarium numérique". La résidence de Mathieu Schmitt à SUPRALOG fait l’objet d’une exposition des œuvres de l’artiste, les 21 et 22 septembre 2019, à l’Espace de l’Art Concret, partenaire de la résidence.

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