Passe difficile pour la société Preceptel à Sophia Antipolis. La société, qui annonçait une révolution dans les télécommunications en associant la notion de standard avec le téléphone mobile, a été mise en règlement judiciaire le 16 juillet dernier. Elle n'a pas pu aussi mener à bien une levée de fonds de 3,5 M qui était en cours de négociation avec trois sociétés d'investissements (dont Innovacom) et a dû, en deux étapes, réduire considérablement la voilure, passant de 19 personnes à 4 aujourd'hui.
Une start-up innovante engagée dans le Pôle SCS
Fondée en 2003 par José Martinez, un ancien de France Télécom, la société s'est lancée sur un concept révolutionnaire : jour à fond le mobile, version GSM et oublier la téléphonie fixe. Preceptel a ainsi mis au point Padeo, un "standard téléphonique de poche" qui permet de se passer des standards téléphoniques fixes. La start-up a également décliné son concept de base sur des produits de télécommunications métiers notamment avec les taxis. Une belle expérimentation de NG Taxi a ainsi été menée avec les taxis d'Antibes et c'est d'ailleurs ce créneau qui, aujourd'hui, porte tous les espoirs de relance.
Preceptel, qui a noué des partenariats avec l'Université Nice Sophia Antipolis, s'est également engagée dans le pôle SCS à travers deux projets : Continuum (Continuité de services en Informatique ubiquitaire et mobile) projet de l'ordre d'1,5 million d'euros et Ger'home (utilisation de technologies domotiques intelligentes pour des services d'aide au maintien à domicile des personnes âgées), porté par NXP (ex Philips Semiconductors). Deux projets qui, compte tenu des effectifs réduits et des nécessités du redressement sont actuellement mis en sommeil.
Le pari sur NG Taxi
José Martinez, dans la bourrasque, n'a pas pour autant baissé les bras. Il compte bien faire en sorte que la société puisse se trouver renforcée de l'épreuve qu'elle traverse. Il avait obtenu du Tribunal de commerce six mois de prolongation en juillet, période qui a été renouvelée. Ses difficultés actuelles, le fondateur les explique par un retard de 18 mois pris dans le développement de Padeo. Un logiciel complexe avec près de 400.000 lignes de code. Mais aujourd'hui, estime-t-il le produit a été stabilisé, les bugs de dysfonctionnement n'existent plus et Padeo est totalement opérationnel. "A partir de Padeo, nous avons développé NG Taxi que nous avons déjà pu commercialiser un peu partout en France. A Six-Fours, Sanary, La Seyne, etc. et nous allons avoir Niort, Grenoble et d'autres villes que nous avons prospectées."
"C'est un marché de niche qui se révèle très rentable. La crise que nous avons traversée nous a fait changer de modèle. Nous sommes passés d'un modèle start-up à un modèle pérenne avec une société qui a des clients et engrange des revenus récurrents. Nous avons d'autre part réduit au strict minimum les charges de l'entreprise et notamment les charges salariales. Ce qui nous a conduit à automatiser au maximum les process d'administration et notamment le système de facturation, tandis que pour la commercialisation, nous avons cherché à nous appuyer sur un système de distribution existant. Tout cela fait que je suis serein pour sortir l'entreprise du Règlement judiciaire d'ici la fin de l'année et pour faire de Preceptel une entreprise rentable". |
L'éco de la Côte.