Sophia : Opt(e)way racheté par Visteon Corporation

Posté ven 10/10/2003 - 00:00
Par admin

L'équipementier américain, filiale de Ford, a repris la start-up sophipolitaine qui se trouvait en règlement judiciaire depuis mai dernier. Visteon compte en faire son centre de recherche et développement européen de mobilité pour l'équipement automobile.

Opt(e)way sauvé. Ou du moins ce qu'il en reste, c'est-à-dire l'équipe d'ingénieurs de recherche et développement, soit près de 25 personnes, sous la responsabilité de JP Blasco (Patrick de Rocquemaurel, le Pdg étant parti depuis). La start-up sophipolitaine, spécialisée dans le développement de plate-formes logicielles pour les services géo-dépendants, avait été mise en règlement judiciaire en mai dernier. A cours de liquidités et faute de pouvoir assurer un nouveau tour de table, elle était menacée de disparaître. Rachetée au cours de l'été par un grand équipementier automobile américain, Visteon Corporation, filiale de Ford, Opt(e)way devrait perdre son nom (le site web opteway.com est déjà fermé) mais devrait pouvoir continuer sur Sophia et même se renforcer.Un centre européen de la mobilité pour l'équipement automobileDans l'industrie automobile, Visteon Corporation est un poids lourd. Cet équipementier automobile américain, à vocation planétaire, compte 75.000 employés et se décline dans 25 pays. Si son principal client aux Etats-Unis reste Ford, Visteon cherche de plus en plus à élargir son marché. Il propose ainsi des solutions technologiques axées sur le client aux constructeurs de véhicules automobiles du monde entier par l'intermédiaire de multiples réseaux au sein des marchés secondaires mondiaux de l'automobile. En Europe, la société réalise déjà plus de tiers de son chiffre d'affaires avec d'autres constructeurs que Ford.Visteon, d'autre part, a fait le pari de la télématique. En témoigne la dernière grande foire automobile de Francfort où la société mettait en avant son produit phare technologique : un module d'interface sans fil "VoiceLink" qui équipait plusieurs séries de modèles BMW. L'objectif du rachat de la start-up sophipolitaine, serait de faire d'Opt(e)way son centre européen de la mobilité pour tout ce qui concerne l'équipement automobile. Sophia, sur ce pôle émergeant de la télématique, compte déjà plusieurs acteurs comme Siemens VDO, Cobra Automotive, l'Inria avec ses recherches sur la voiture intelligente, le MBDS, etc,. L'arrivée d'un poids lourd du secteur ne peut donc qu'être bénéfique.Près de 20 millions d'euros levés dans les années 1999-2000Opt(e)way, créé en 1999 à l'époque par Jean-Claude Vrignaud, un des "serial entrepreneur" de la technopole, n'a il est vrai pas eu de chance. Sa technologie, que tout le monde s'accordait à trouver remarquable, n'est pourtant pas en cause. Sauf que le retard au décollage de l'UMTS et la quasi impossibilité de mettre en oeuvre les services géo-localisés que la société développait, ont retardé d'autant les ventes et donc l'arrivée de revenus. Opt(e)way ne pouvait vivre jusqu'à présent que sous perfusion financière.Dans la période bénie pour les start-up que furent les années 1999-2000, Opt(e)way n'avait pourtant alors pas manqué d'argent. La société avait réussi un premier tour de table de près de 2 millions d'euros auprès du capital risqueur britannique 3i en 1999. Puis elle avait touché le "jackpot" au printemps 2000 avec un second tour de table à 17 millions d'euros auprès de 3i group plc. encore, épaulé cette fois de Morgan Stanley Dean Witter, Goldman Sachs et Part'Com (voir l'article de SN.com "Plus de 110 millions de francs pour Opt(e)way !"). Mais personne à l'époque ne pensait que la bulle internet et télécom exploserait et qu'il faudrait attendre si longtemps les premiers retours sur investissement.

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