Sophia : Orolia, le nouveau maître du temps et des fréquences

Posté mer 12/03/2008 - 09:25
Par admin

Sophia : Orolia, le nouveau maître du temps et des fréquences

C'est un formidable challenge que mène depuis 2006 Jean-Yves Courtois, l'ancien Pdg de Temex avec la mise en orbite à Sophia Antipolis d'Orolia, une start-up internationale. Il s'agit ni plus ni moins, à travers l'une des compétences du groupe Temex qui a traversé de grandes difficultés, de créer le leader mondial des solutions de test et mesure Temps-Fréquence de haute précision. Un challenge pour lequel Jean-Yves Courtois vient de marquer de nouveaux points avec le rachat de Pendulum Instruments, leader européen dans ce domaine, qui suit les rachats d'autres pièces de ce puzzle planétaire avec Spectracom.

 

Indispensable pour le spatial, les réseaux d'information, la TNT, etc.

 

Un mot sur ce marché de niche que représente le temps haute précision (très haute même puisque l'on évolue dans le milliardième de seconde et même parfois, pour le spatial lointain, dans le millionième de milliardième de seconde). Cette mesure quasi parfaite du temps est essentielle pour le spatial où l'on doit connaître la position à 10 cm près et la vitesse d'un satellite se trouvant à des millions de km de la terre pour bien l'orienter et le mettre sur la bonne trajectoire. "Si l'on ne dispose pas d'appareil capable de mesurer le temps avec la plus fine précision, le "deep space", le spatial lointain n'est pas possible" note Jean-Yves Courtois.

 

Mais il n'y a pas que l'espace. "Les réseaux d'information des trains, les réseaux informatiques avec des débits de plus en plus élevés ont besoin d'un contrôle de temps et des fréquences de plus en plus précis. Les téléphones mobiles ou fixe ou encore Internet, là où tout circule à travers des réseaux d'informations synchronisés, fonctionnent avec un temps distribué par horloge atomique et des équipements de synchronisation qui échangent les informations de temps".

 

"Même besoin d'extrême précision pour les radars, le cryptage, les réseaux à changement de fréquence. Tous ont besoin de références de temps très précis. Tout comme les technologies des systèmes de positionnement (type GPS) qui reposent sur des temps précis ou la TNT, la télévision numérique avec des flux vidéos numériques à grand débit sur des fréquences identiques d'un émetteur à l'autre. Le marché est fait d'un certain nombre de niches qui ira en s'accroissant alors qu'il y aura de plus en plus de réseaux, d'informations échangées, de besoin de sécurités et par conséquence plus de besoin de maîtriser le temps."

 

20 M€ levés en deux temps sur six mois !

 

C'est sur ce concept que s'est bâti Orolia à partir d'une des compétences développées par le groupe Temex : le temps et la synchronisation. Lors de la crise que ce groupe a rencontrée, Temex, de son côté, a abandonné l'activité composants dans laquelle il perdait de l'argent à flot face à la concurrence chinoise, pour se recentrer sur l'activité défense-spatial laissant à sa "spin off" le temps-fréquence et les filiales qui lui étaient associées (Temex Neuchatel Times en Suisse, Temex Sync aux Ulis en France et T4 Sciences acquise en 2006 à Neuchatel).

 

A partir de là Jean-Yves Courtois a mis en place une stratégie financière pour se donner les moyens de devenir l'un des leaders mondiaux de son secteur, à côté de l'Américain Symmetricon coté au Nasdaq (200 M $ de chiffre d'affaires). En 6 mois sur deux temps il aura réussi à lever 20 M€ (12 M€ lors de l'introduction en bourse sur Alternex, qui a permis de conclure fin août l'acquisition de Spectracom, puis 8 M€ fin janvier suite à un emprunt obligataire, opération réalisée en exclusivité avec Euromezzanine).

 

Ce qui a permis à Orolia d'ajouter voilà quelques jours une nouvelle "brique technologique" à son dispositif avec l'acquisition de Pendulum Instruments (5 M € de chiffre d'affaires) un leader mondial dans les solutions de mesure, d’étalonnage et d’analyse du temps et des fréquences pour les domaines de l’électronique, les communications, la métrologie et les marchés militaires. Le siège social de Pendulum est en Suède et la société possède des bureaux sur la côte ouest des USA et en Chine, ainsi qu’un centre R&D en Russie. Au-delà de l'accès à de nouvelles technologies à fort potentiel, qui font partie intégrante de la stratégie d'Orolia pour s’affirmer comme le leader de son industrie, cette acquisition permet au groupe d’étendre sa couverture géographique aux économies à fort potentiel de croissance d’Europe de l’Est, de la Russie et de la Chine.

 

Une pièce essentielle du grand puzzle en cours

 

Avec plus de cinquante années d’expérience dans l’instrumentation Temps-Fréquence de haute précision, et un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros en 2007, Pendulum Instruments est un leader mondial dans les solutions de mesure, d’étalonnage et d’analyse du temps et des fréquences pour les domaines de l’électronique, les communications, la métrologie et les marchés militaires. Son siège social est basé en Suède et la société possède des bureaux sur la côte ouest des USA et en Chine, ainsi qu’un centre R&D en Russie.

 

La forte complémentarité de Pendulum avec les sociétés du groupe Orolia, T4 Science, SpectraTime et Spectracom, vont par ailleurs permettre à chacune de bénéficier d’un réseau commercial global, des avantages techniques issus de l’intégration verticale (des composants jusqu’aux équipements et systèmes), et de structures de support-client locales dans chaque zone géographique clé. Dans la logique de la culture de management décentralisée d’Orolia, Pendulum Instruments poursuivra son développement autonome sous sa propre marque et avec son équipe de management actuelle.

 

"L'acquisition de Pendulum, avec son management entrepreneurial, un centre de développement à Saint-Pétersbourg, son large réseau de ventes et une forte présence en Europe de l'Est et en Asie, représente une réelle opportunité pour bâtir le leader mondial des systèmes temps-fréquence de haute précision nécessaires au fonctionnement des applications critiques" note ainsi Jean-Yves Courtois. "Historiquement, Orolia dispose d’un domaine d’expertise dans le développement et la production de systèmes capables de générer des signaux de temps et de fréquence ultra-précis, grâce à ses horloges atomiques connues dans le monde entier".

 

18 mois pour consolider l'ensemble

 

"Au cours des trois dernières années, Orolia s’est progressivement positionnée comme leader dans la distribution de ces signaux à travers l'acquisition et le développement de l'un des meilleurs portefeuille de serveurs de temps et d’équipements de synchronisation du marché", poursuit Jean-Yves Courtois. "Etendre notre domaine d’expertise à la mesure du temps et de la fréquence offre une opportunité de croissance naturelle tout en offrant de fortes synergies en R & D, marketing et ventes".

 

Cette montée en puissance d'Orolia n'est pas terminée pour le groupe qui veut créer à marche forcée un acteur à couverture globale dans ce marché de niche du Temps-Fréquence. Orolia se donne ainsi 18 mois pour consolider l'ensemble et cherchera ensuite à l'horizon de cinq ans de se développer sur des marchés adjacents dans le domaine du spatial, de l'instrumentation et du positionnement. Le "champignon" Orolia, start-up d'un nouveau type dans le ciel de la technopole (22 personnes en France dont l'administration à Sophia Antipolis, 62 en Suisse et 49 aux Etats-Unis et un chiffre d'affaires 2007 de 14 M €) n'a pas fini de faire parler de lui.

Jean-Pierre LARGILLET

 

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