SophI.A Summit : ce que l’IA peut faire pour votre santé

Plus de 450 participants pour le SophI.A Summit qui s’est ouvert hier à la Mouratoglou Academy avec une première journée sur les avancées de l’Intelligence Artificielle dans la recherche médicale. Un point avec Marco Lorenzi, chercheur de l’équipe Epione à Inria qui travaille sur les applications biomédicales de l’IA et la sécurité des données médicales.

Marco Lorenzi Inria

Un succès dans la participation pour le 3ème SophI.A Summit : il s’est ouvert hier matin sur le site de la Mouratoglou Academy à Sophia Antipolis avec plus de 450 participants inscrits. Jusqu’à vendredi soir pour la clôture avec la remise des prix des SophI.A Awards, des experts internationaux de l’IA viendront présenter les dernières avancées de l’application de l’Intelligence Artificielle dans cinq domaines majeurs : la recherche médicale, la biologie, les territoires intelligents, le management et marketing, l’éthique, les fondamentaux de l’IA. La journée d’hier a lancé ce tour d’horizon par le volet recherche médicale. 

Un point avec Marco Lorenzi, qui ouvrait cette première séquence. Chercheur à l’Inria, membre de l’équipe Epione de Nicholas Ayache, il est titulaire d’une chaire au 3IA, et travaille tout particulièrement sur les thèmes d’interprétabilité et lA pour les applications biomédicales ainsi que de sécurité de l’IA. (Photo WTM : Marco Lorenzi).

Qu’a apporté récemment l’IA dans la recherche médicale ?

"Historiquement nous avions déjà toute une expérience dans l'analyse de la donnée médicale. Dans l’équipe Epione, nous travaillons surtout la donnée d'imagerie médicale et tout ce qui concerne l'utilisation en imagerie médicale de cette information couplée avec d’autres types d'informations cliniques et biologiques. Cela dans un objectif : modéliser et  mieux comprendre ce qui se passe dans une maladie, dans la façon de traiter un patient, d’optimiser son traitement dans des domaines différents comme la cardiologie, la neurologie, la cancérologie. Nous avons engagé aussi beaucoup de partenariats, localement avec le CHU de Nice, mais également au niveau national et à l'international.” 

Ce qui est nouveau avec l’IA, c’est qu’elle nous a permis de rendre beaucoup plus efficace certaines tâches. Surtout les tâches de détection. Pour l’exemple, quand on a une image, il faut du temps à un radiologue ou un médecin pour l'analyser et chercher à la comprendre. Qu'est ce qu'il y a dans cette image ? Normal ou pas ? L’IA nous permet de traiter ces problèmes automatiquement, d'identifier une anomalie et donc d’amener à une meilleure détection de la maladie. C'est un des premiers gros apports de l'IA."

Quels sont les problèmes rencontrés ?

"On ne peut pas faire une confiance aveugle à l’IA. Elle peut être certes très performante. Mais il ne faut pas oublier qu'elle dépend de la base de données de référence sur laquelle on développe et amène avec elle beaucoup de problèmes de biais. Par exemple, nous manquons de généralisation parce qu'il y a peut être une différence entre une image qui vient de notre hôpital, et celles de la base de données acquises de manière un peu différente. Ce matin, nous avons beaucoup parlé de cette question de la confiance par rapport à un modèle d'IA et aujourd'hui, il y a beaucoup de recherches sur ce sujet.

L’autre question abordée, c’est celle de la sécurisation des données. Parce que l'utilisation de bases de données médicales implique de rassembler des données personnelles très sensibles. C'est compliqué. Les hôpitaux ne veulent pas et ne peuvent pas ouvrir. Nous cherchons aussi à donner les meilleures garanties sur le respect de la sensibilité des données de santé. Cet aspect de sécurisation est important par rapport au besoin de recherche qui demande l’utilisation de beaucoup de données." 

Autres avancées de la recherche médicale que permet l’IA ?

“Nous avons également parlé de l’aide apportée par l’IA dans l’étude et la conception de nouvelles molécules et de nouvelles structures de molécules. Avant, toutes les opérations étaient faites à la main. Entendons par là une méthode itérative avec beaucoup d'interactions. Récemment l’IA a permis d'optimiser les moyens d'identifier de nouveaux composants qui peuvent mener au développement de médicaments d'un certain type spécifique. Ce qui accélère le processus de découverte de nouveaux médicaments."

 

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Sophia Summit Salle

Photo WTM : Une salle remplie à l"ouverture avec plus de 450 inscrits, dont une centaine en distanciel, pour ce troisième sommet technologique de l'IA consacré aux applications.

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