Sophia : un comité exécutif provisoire en attendant mieux
A la suite de la réunion organisée par le préfet des Alpes-Maritimes Pierre Breuil, une équipe de direction composée de six personnalités régionales a été chargée d'assurer la gouvernance de la technopole et de mettre en place une structure de gestion pérenne d'ici un an au plus tard.
Le club des dirigeants de Sophia Antipolis a été déçu. Il n'y aura pas de "Monsieur Sophia", ainsi qu'il l'avait appelé de ses voeux. Ce ne sera pas un pilote qui sera mis aux commandes de la technopole mais un comité exécutif provisoire. C'est ce qui a été décidé vendredi lors de la réunion organisée par le préfet des Alpes-Maritimes Pierre Breuil. Une réunion lancée en urgence alors qu'un jugement du Tribunal Administratif de Nice risque fort de retirer à la CASA (Communauté d'agglomération de Sophia Antipolis) la gestion de la première technopole européenne (voir l'article de Sncom "Sophia : bataille dans le cockpit").Cette équipe de direction, chargée de prendre le relais pour assurer la gouvernance de Sophia, est composée de plusieurs personnalités régionales : le préfet des Alpes Maritimes Pierre Breuil; le président du Conseil régional, Michel Vauzelle; le président du Conseil général, Charles Ginesy; le président de la CASA, Jean Leonetti; le président de la CCI NCA, Francis Perugini; la présidente de l'UNSA (Université de Nice Sophia Antipolis), Geneviève Gourdet. Des personnalités qui se réuniront tous les deux mois et prendront les décisions courantes quant à la gestion de la technopole. Dans leur mission figure également la mise en place d'une "gouvernance éclairée, active et solide", comme cela a été précisé.Ce comité provisoire est prévu pour durer au maximum un an avant que ne soit mise en place cette nouvelle gouvernance. Il s'agirait d'une structure pérenne qui pourrait être un "groupement d'intérêt public". Cette structure serait créée par décret et associerait l'ensemble des partenaires privés ou institutionnels concernés par la technopole. Dans la réflexion comme dans les décisions. En attendant, sur le terrain, le SYMISA moribond (Syndicat d'économie mixte de Sophia Antipolis) sera perfusé un peu plus longtemps. Il devait disparaître au 31 décembre 2002 et sera prolongé de quelques mois. Le temps d'assurer les transferts des actifs vers la CASA (une opération qui, c'est le moins que l'on puisse dire, n'a pas été menée tambour battant et n'a pas déclenché une folle ardeur).Au travers de cette nouvelle péripétie, on notera quand même quelques petits changements. Ainsi la Région entre pour la première fois dans le cockpit tandis que l'Etat, qui s'était tenu à l'écart pendant des années, y effectue un retour remarqué. Le préfet des Alpes-Maritimes a d'ailleurs annoncé qu'un prochain CIADT (Comité interministériel d'aménagement du Territoire) viendrait confirmer cet engagement de l'Etat. Il y a en tout cas urgence. La technopole, confrontée à la crise mondiale du secteur des télécommunications, voit avec affolement les plans sociaux se multiplier depuis un an. Elle ne peut pas se payer le luxe d'être sans pilote, individuel ou collectif, pendant longtemps encore.