Sophia : un Plan de sauvegarde de l'entreprise à Temex

Posté ven 23/03/2007 - 18:50
Par admin

Sophia : un Plan de sauvegarde de l'entreprise à Temex

De sérieuses difficultés pour la société Temex à Sophia Antipolis. Considéré comme un acteur majeur dans les composants électroniques de haute performance, Temex a engagé mi-février un Plan de sauvegarde de l'entreprise. C'est l'étape avant le règlement judiciaire. Au total, 600 emplois sont en jeu dont 150 sur Sophia Antipolis où se trouve le siège social. Les autres salariés travaillent sur les sites de Troyes (120 personnes), des Ulys (80 personnes), en Chine (80 personnes) et au Maroc (250 personnes). A Sophia Antipolis, très inquiets, les salariés ont décidé de manifester en se rendant vendredi soir à Nice au meeting de Ségolène Royal. Ils craignent la suppression d'une centaine d'emplois sur les cent cinquante du site sophipolitain.

 

Ce n'est pas la première fois que Temex est confronté à des problèmes de restructuration. Son site sophipolitain est issu du rachat de Thales Microsonics. Cette branche de Thales., spécialisée dans les composants électroniques pour la téléphonie, était en cours de naufrage au début des années 2000 suite à la crise grave du secteur télécom. En novembre 2002, Temex donnait une seconde chance à Thales Microsonics en le rachetant.

 

Mais, fin 2004, nouvelle restructuration avec la suppression d'une cinquantaine d'emplois. Les effectifs sophipolitains revenaient autour de 180 personnes. La stratégie de Temex, toutefois semblait porter ses fruits. La société s'était orientée vers les composants à haute valeur ajoutée, moins touchés par l'offensive asiatique dans les télécoms, tandis que la division militaire et spatiale montait en puissance.

 

Ce redressement a été stoppé cet été, explique la direction. Temex a été alors confronté à des baisses spectaculaires de prix dans le domaine des oscillateurs, baisses orchestrées par les entreprises chinoises. Parallèlement, le marché des infrastructures télécoms s'est ralenti. Le plan de relance ne pouvait plus être tenu; les finances se détérioraient. Temex a alors cherché à revendre soit des activités, soit des brevets, soit a fusionner avec un partenaire. Sans succès. Début 2007, le marché des équipements télécoms s'effondrant un peu plus, le plan de sauvegarde était inévitable.

 

Quel avenir aujourd'hui pour l'entreprise ? Pour le Pdg, Jean-Yves Courtois, Temex restera à Sophia. L'activité spatiale défense qui est elle en expansion peut être en effet préservée. Mais pour les activités télécoms, en concurrence directe avec la machine asiatique, il s'agit de"trouver les meilleures solutions possibles". Des solutions dont on peut évidemment craindre le coût social.

 

 La loi de sauvegarde des entreprises

 

Adoptée le 26 juillet 2005, et entrée en vigueur le 1er janvier 2006, la loi de sauvegarde des entreprises dite Loi Perben, s'est inspirée du "Chapter 11" américain. Elle a réformé en profondeur le régime des procédures collectives et modernisé le droit des faillites français. Démarche volontariste, elle permet désormais à un chef d'entreprise, bien avant la cessation des paiements, d'établir un plan de sauvegarde pour remettre la trésorerie à flot. Le dirigeant peut ainsi déclencher un "redressement judiciaire anticipé" dès les premières difficultés sérieuses rencontrées mais sans avoir en arriver à la "cessation de paiement" (dans ce dernier cas, le plan de sauvegarde bascule en règlement judiciaire classique).

 

Cette formule intermédiaire, qui implique la suspension automatique des échéances de remboursement des dettes, permet de négocier avec les créanciers un plan de restructuration de la dette et de le faire valider par le tribunal de commerce. Une des grandes différences avec la procédure de règlement judiciaire, tient dans le fait que, même si un administrateur judiciaire est nommé, le dirigeant et ses actionnaires gardent le contrôle des opérations.

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