Sophia : un satellite radar pour Infoterra France (ex-Istar)

Posté jeu 05/07/2007 - 06:55
Par admin

Sophia : un satellite radar pour Infoterra France (ex-Istar)

A Sophia Antipolis, Infoterra France (ex-Istar) l'attendait, ce nouveau satellite. Aussi, le lancement de Baïkonour du satellite radar allemand TerraSAR-X à la mi-juin, a-t-il été suivi avec beaucoup d'attention. Un lancement réussi. Quatre jours plus tard, les premières images étaient reçues sur les moniteurs du centre aérospatial allemand (DLR) à Oberpfaffenhofen : enregistrées à des fins de test, elles révélaient d’emblée une qualité et un niveau de détail remarquables, même si le satellite ne devait atteindre sa position orbitale définitive que dans une dizaine de jours.

 

 Un enjeu important pour Infoterra France (ex-Istar)

 

Pour Infoterra France à Sophia Antipolis (ex-Istar), l'enjeu est important comme le note Pascal Albericci, Responsable Marketing Opérationnel : "ce nouveau satellite est complémentaire des différentes générations du satellite Spot, actuellement utilisées. TerraSAR-X va permettre d'acquérir des données géographiques supplémentaires et d'attaquer de nouveaux marchés". C'est aussi l'assurance d'un nouveau développement pour cette société sortie de l'Inria Sophia (l'Institut national de recherche en informatique et automatique) et qui a failli sombrer au début des années 2000.

 

Petit retour en arrière. Istar a été créée en 1988 par des chercheurs spécialisés dans la cartographie numérique. Travaillant initialement dans la cartographie pour la défense, elle a trouvé ensuite un fantastique créneau dans les télécoms. Ses cartes numériques, qui indiquent avec précision les reliefs, les hauteurs des immeubles, permettent de répartir au mieux les antennes pour la téléphonie mobile. De l'or à l'époque de la ruée annoncée vers l'UMTS. Des promesses qui n'ont cependant pas été tenues. La star Istar connu un sommet en 2000 avec des effectifs montés à 140 personnes. Mais a ensuite bien failli disparaître.

 

Rachetée par le géant EADS, elle a alors tenté de se diversifié en optimisant ses cartes pour les collectivités territoriales. Ce qui convenait aux antennes pour les mobiles était parfait pour positionner les routes, les ponts ou réaliser d'autres aménagements. Mais chacun sait que les collectivités ont le temps devant elles et que ce temps n'est pas celui des entreprises. Aussi, pendant deux ou trois ans, les plans sociaux ont dû se succéder. Istar était retombée à une quarantaine de personnes et sa survie semblait toujours en jeu.

 

Istar devenu Infoterra France sous l'aile d'EADS

 

La bonne nouvelle est venue en début d'année 2006. Une filiale d'EADS a été créée : Infoterra France. Elle fusionne ISTAR et les activités de la division Applications Observation de la Terre de EADS Astrium (la branche satellite). Est venu s'ajouter à ce que faisait Istar les activités Agriculture (produit FARMSTAR) et Gestion des Risques naturels, qui faisaient jusqu'alors partie de la division d'EADS liée à l'Observation de la Terre. Nouvelle entité, nouvelle équipe, mais aussi nouvelle dimension, la filiale faisant partie du groupe européen Infoterra qui dispose de sociétés puissantes en Allemagne et en Grande Bretagne.

 

Infoterra France c'est aujourd'hui une centaine de personnes pour moitié à Sophia et à Toulouse. Avec ce nouveau satellite, propre au groupe, Infoterra France compte se développer de nouveau à la fois sur Sophia Antipolis et sur Toulouse. "Le satellite optique est limité par les obstacle entre le capteur et la terre : la nuit, les nuages, le brouillard", explique Pascal Abericci. "Le satellite radar passe à travers ces obstacles, ce qui permet une observation tout temps et tout le temps. De plus la résolution de TerraSAR-X est excellente : elle va jusqu'à 1 mètre. Cela nous permet au groupe de rentrer dans une nouvelle dimension et de se renforcer notamment sur les marchés de la défense et de la gestion des risques ou une observation dans de mauvaises conditions de temps est un élément essentiel. Quand une tornade passe, il est en effet difficile de récupérer des informations par le satellite optique."

 

Des recrutements envisagés l'an prochain

 

A Sophia Antipolis, où un axe fort de notre activité a été donné dans l'observation de la terre, nous disposons désormais de deux capteurs complémentaires qui couvrent tous les éléments liés aux services géographiques d'information." Un développement d'activité qui devrait se traduire par une reprise de l'embauche. L'an dernier Infoterra France avait recruté une quinzaine de personnes (15 sur chacun de ses deux sites français). L'an prochain, alors que le satellite radar sera opérationnel à la rentrée de septembre, il est envisagé de nouvelles embauches sur les deux sites en fonction de la montée en charge et des nouvelles activités apportées par TerraSAR-X.

 

+d'infos

> sur le succès du lancement :

http://www.astrium.eads.net/press-center/press-releases/succes-du-lancement-du-satellite-radar-terrasar-x

 

> sur les premières images et leur exceptionnelle qualité :

http://www.astrium.eads.net/press-center/press-releases/premieres-images-de-terrasar-x

 

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