Spada : dépôt de bilan et comptabilité au scanner

Posté lun 23/12/2002 - 00:00
Par admin

Au coeur d'une affaire de fausses factures qui a mis Nice en ébullition, l'entreprise de BTP s'est déclarée en cessation de paiement vendredi tandis que Canal +, en diffusant dimanche l'interview accablant d'une ancienne employée, relance les regards sur la comptabilité de la société.

L'entreprise Spada, au coeur d'une affaire de fausses factures qui a éclaté fin novembre, s'est déclarée en cessation de paiement vendredi matin. Un dépôt de bilan qui devrait être examiné jeudi par le Tribunal de Commerce de Nice tandis qu'une réunion exceptionnelle du comité d'entreprise doit avoir lieu ce matin lundi au siège de la société, 266 avenue de la Californie. Spada, qui compte 130 employés, devrait pouvoir cependant éviter la liquidation et bénéficier d'une procédure de redressement judiciaire, avec nomination d'un administrateur. Ce qui permettrait la poursuite des activités et la préservation des emplois.Sur le plan judiciaire, de nouveaux développements semblent à venir. Ainsi Canal+, déjà à l'origine d'une interview sulfureuse d'Ulrik Benamar (celui par qui le scandale est arrivé), a mis de nouveau les pieds dans le plat hier dimanche. Dans "Le Vrai Journal" de Karl Zero, une ancienne employée, est venue témoigner. Elle a parlé de comptabilité occulte, de lignes de travaux fictifs qui avaient une place spécifique dans la comptabilité. Elle a également incité les salariés à parler à travers une phrase lourde de sens : pour "qu'ils racontent comment il convenait de procéder pour décrocher des marchés". Cette analyse de la comptabilité, c'est ce que fait d'ailleurs actuellement la justice comme le signale Nice-Matin dans son édition de lundi 23 décembre ("Affaire Spada : gros plan sur la comptabilité")Fondée en 1920 par Jean Spada, l'entreprise est connue comme l'un des trois grands du BTP azuréen. Les "révélations" faites en novembre à la justice par Ulrik Benamar, un "porteur de valises", quant à des sommes d'argent qui auraient été remises à des personnalités politiques locales et l'incarcération de Pierre Noiray, président du Directoire et de sa soeur Laure Cardalous, secrétaire générale, soupçonnés d'avoir organisé un système de fausse factures, ont évidemment accentué les problèmes financiers de la société. Mais, avant même que n'éclate le scandale qui a mis Nice en ébullition, Spada avait déjà connu des difficultés financières. L'an dernier notamment, sa filiale STCM de Fréjus avait été mise en redressement judiciaire, procédure sous laquelle elle se trouve actuellement.

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