Suppression du quart des effectifs d'IBM France : Nice concerné ?

Un PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) d'une ampleur exceptionnelle est envisagé par IBM France qui compte supprimer de 1.180 à 1.480 postes (soit le quart de ses effectifs français) dans le cadre d'une restructuration mondiale. Le site de Nice (400 personnes), qui accueille la branche GTS (Global Technology Services) la plus impactée risque d'être touché, tandis qu'à Sophia Antipolis l'IBM France Lab, dédié à l'IA, est appelé à se renforcer.

IBM  Lab Sophia

La nouvelle est tombée en tout début d'après-midi : IBM France envisage de supprimer de 1.180 à 1.480 postes (ou un maximum de 1.385 selon d'autres informations) dans le cadre d'une restructuration mondiale. Compte tenu d'un effectif d'un peu plus de 5.000 personnes sans compter les sous-traitants, c'est environ le quart de ses effectifs français. Enorme, sans précédent par son ampleur, et plutôt inattendu alors que dans le contexte actuel de la crise sanitaire, les entreprises du numérique sont celles qui pour la plupart s'en sortent le mieux. Ces suppressions de postes sont prévues à travers un PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) qui doit être présenté officiellement le 16 décembre ainsi que l'ont confirmé les organisations syndicales. (Photo WebTimeMedias : IBM Lab à Sophia dans de nouveaux locaux inaugurés l'an dernier).

Pour l'instant, il s'agit de négociations avec les salariés qui sont engagées depuis deux semaines et qui n'ont pas soulevé de colères syndicales du fait que les départs ne doivent pas être contraints. Ils se feront sur deux volets : des mesures de fins de carrière avec, sur 3 à 5 ans, une partie salaire perçue jusqu'à la retraite; des départs volontaires assortis d'un chèque.

Ces suppressions de postes devraient toucher la Côte d'Azur où IBM est installé sur deux sites : à Nice  Méridia (400 personnes) et à Sophia Antipolis (plus d'une centaine de collaborateurs). Si les impacts régionaux de ce PSE ne sont pas encore connus, le plus gros des suppressions devrait se faire dans la branche GTS (Global Technology Services) qui recouvre les activités de services informatiques et qui est considérée comme la moins rentable. Une branche où l'âge médian est élevé et où les mesures d'âge devraient intéresser plus de salariés.

D'où les craintes pour le centre IBM de Nice Méridia qui, dédié GTS, pourrait perdre une centaine de postes voire plus (40% de suppressions de postes envisagées dans l'activité GTS). En revanche, Sophia Antipolis où se trouve IBM France Lab (l'ancienne start-up Ilog rachetée par Big Blue) pourrait même voir ses effectifs se gonfler. Ainsi, avant le confinement, une quarantaine d'ingénieurs avaient déjà migré de Nice sur la technopole pour renforcer ce centre de R&D axé sur l'Intelligence Artificielle (ils n'y sont pas encore "physiquement" puisque le site sophipolitain est, depuis le premier confinement, entièrement en télétravail).

D'autant plus qu'une autre opération est déjà envisagée : celle de scinder IBM en deux sociétés dont les noms provisoires sont "NewCo" qui regrouperait les activités GTS et de la partie infogérence en déclin et "RemainCo" qui concentrerait les activités d'avenir dans le Cloud, la data et l'IA, comme celles du Lab de Sophia Antipolis. Pour les syndicats, ce serait le prélude à une revente de NewCo et la fin programmée de cette activité en France (il ne resterait selon les syndicats que 3.000 salariés) et donc également sur Nice où IBM ne resterait qu'à portion congrue. De quoi alimenter la nostalgie des anciens IBMers azuréens qui se souviennent encore de Big Blue à La Gaude en l'an 2000, à la fin du précédent siècle et au début du nouveau, avec 2.000 salariés sur la Côte et 12.000 en France.

Tags

Ajouter un commentaire