Surfaces commerciales : attention, déferlante annoncée sur la Côte !

Posté lun 13/11/2006 - 10:05
Par admin

Surfaces commerciales : attention, déferlante annoncée sur la Côte !

Quel commerce pour quels consommateurs demain ? Face à 200 000 m² de projets commerciaux, quel choix la Côte d’Azur doit-elle faire ? La question des commerces, aujourd'hui, se repose bel et bien. Pour bien comprendre le problème, il suffit de laisser parler les chiffres. Dans le département les grandes surfaces (+300 m2) occupent 913.000 m2; le petit commerce, essentiellement de centre ville, 450.000 m2. Mais cette photo risque de changer rapidement car un flot de projets est dans les cartons, sinon déjà dans les tuyaux. Si tous aboutissaient, cela amènerait 200.000 m2 de surfaces commerciales supplémentaires. Essentiellement des grandes surfaces de périphérie.

 

200.000 m2 de projets dans les cartons

 

Comptons : 913.000 m2 plus 200.000 cela donne un accroissement des grandes surfaces de périphérie de plus de 20% sur une petite période. Soit un véritable basculement qui déstabiliserait le fragile équilibre entre grandes surfaces et petits commerces d'une part et entre centre ville et périphérie d'autre part. Cette déferlante annoncée, explique pourquoi la CCI Nice Côte d'Azur tire la sonnette d'alarme et lance ce matin, lundi 13 novembre au Centre d'affaires du Terminal 1 de l'aéroport, un premier forum du commerce autour de ce changement de donne.

 

Les projets ? Il n'y a pas évidemment que celui du Family Village de Mougins avec Ikea en locomotive. Family Village, sur lequel se disputent la commune de Mougins qui le soutient et celle de Mouans-Sartoux qui le combat fermement, représente 32.000 m2. Dans ce triangle Cannes Grasse Antibes, plus important encore, bien que moins médiatisé, un projet de 50.000 m2 de surfaces commerciales émerge derrière le musée de l'automobile. Il faut ajouter à cela 24.000 m2 envisagés au Cannet sur le terrain d'un pépiniériste.

 

Côté Nice, l'autre grand pôle d'extension commerciale c'est la plaine du Var. A Lingostière, 40.000 m2 sont déjà ouverts (deux fois Cap 3000). Il est possible d'ajouter 80.000 m2 dans la plaine du Var entre Metro et Carrefour. En cours aussi près de 20.000 m2 à Cagnes sur mer qui ont déjà obtenu le feu vert.

 

Les raisons de l'accélération

 

Pourquoi cette accélération ? Plusieurs raisons. Un schéma de développement commercial pour le département a été validé par le préfet des Alpes-Maritimes en octobre 2005. Les enseignes, à partir de cela, ont développé leurs projets. L'explosion du prix du foncier, d'autre part, fait que nous sommes en pleine logique financière et que seuls les grands distributeurs, obtiennent des marges suffisantes pour acheter les terrains les mieux placés. Sans compter que les ratios m2/chiffre d'affaires obtenus sur la Côte comptent parmi les meilleurs de France et que l'infrastructure existante qui date un peu est considérée comme ne plus suffire pour faire face à l'accroissement des touristes.

 

Mais si tous les projets, qui doivent encore pour être réalisés passer le cap de la CDEC (Commission départementale d'Equipement commercial) aboutissaient, les risques seraient multiples. Outre la rupture de l'équilibre déjà précaire entre petit commerce de centre ville et grande surface de périphérie, cela poserait de gros problèmes dans le domaine du transport et de l'aménagement du territoire. Les voies de circulation actuelles, que ce soit côté Mougins ou surtout côté Lingostière, ne sont pas suffisantes pour absorber l'afflux supplémentaire de circulation. Il faudrait donc parallèlement repenser la voirie.

 

Autre problème majeur : les meilleurs emplacements seraient utilisés à des fins commerciales et il ne resterait guère de place pour d'autres activités high tech ou industrielles. La CCI en tout cas, lance le débat à deux jours de l'ouverture du MAPIC à Cannes (le salon international de l'implantation commerciale du 15 au 17 novembre). A la Côte d'Azur de choisir.

 

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