Tarifs itinérance : l'Europe télécoms en panne pour l'UFC-Que Choisir

Posté mar 14/06/2011 - 12:34
Par admin

Tous ceux qui voyagent à l'étranger le savent : mieux vaut y regarder à deux fois quand on utilise son mobile hors de son pays, si on ne veut pas voir sa facture exploser. La Commission européenne, pourtant, avait fait part de son ambition de mettre en place un grand marché unique des télécommunications. Une ambition qui passait par une convergence des prix en roaming vers les prix nationaux pour atteindre l'adéquation d’ici 2015.

Pour les consommateurs, il semble cependant aujourd'hui que la Commission européenne s'écarte de cette belle ambition. "Alors qu’un avant-projet de règlement sur l’itinérance internationale circule actuellement, l’UFC-Que Choisir a pris connaissance avec stupéfaction de ce texte qui est en total décalage avec les anciens engagements de la Commission et demande donc aujourd’hui à Neelie Kroes de revoir sa copie", écrit l'association dans un communiqué.

Elle s'en explique. "En effet, les prix envisagés dans l’avant-projet de règlement européen (plafonds de 24C€/minute HT pour les appels sortants, 8 C€ pour les SMS et 50 C€/minute pour les données) sont très loin de l’ambition de mettre en place un grand marché unique des télécommunications, ambition exprimée par la commissaire en charge de l’économie numérique en septembre 2010".

Ainsi "la Commission propose un plafonnement à 24C€/minute HT pour les appels émis alors même que le prix moyen des appels nationaux était en 2009 de 13 C€/minute ! Les appels reçus restent payants, alors qu'aucun pays en Europe ne pratique, aujourd’hui, ce mode de tarification pour les appels nationaux". Ces prix, souligne l'UFC-Que Choisir, sont d’autant plus incompréhensibles que la Terminaison d‘Appel Mobile (c'est-à-dire le prix que se facturent les opérateurs mobiles pour interconnecter leur réseau) va converger en 2015 à moins de 1 C€/minute (0,8 C€/minute en France) contre plus de 6 C€/minute en moyenne en Europe en 2009."

Même critique pour les SMS : comment justifier un prix de 8 C€/minute quand on sait qu’un SMS équivaut en terme de données transmises à un appel de 0,1167 seconde ? Concernant la 3G, si l’association se réjouit de la création d’un plafond pour le marché de détail, ce qui devrait permettre d’empêcher certains dérapages tarifaires connus ces dernières années, elle se montre critique quant au niveau auquel il semble être établi. "Le plafond fixé à 50 C€/minute est supérieur à ce que l’on peut déjà observer dans les offres de certains opérateurs et jusqu’à 56 fois plus élevé que ce que l’on peut observer sur certains marchés nationaux. En Suède, par exemple, en 2009 le Mo était facturé 0,9 C€/minute," est-il noté.

Au vu de ces éléments, l’UFC-Que Choisir est intervenue auprès de Neelie Kroes pour lui demander de réorienter son projet.

Ajouter un commentaire