Un coup d'arrêt pour le projet de technopôle de l'image de Cannes sur les terrains de la Bastide Rouge entre Cannes La Bocca et la zone commerciale des Tourrades à Mandelieu-La Napoule. Si la CDAC (la Commission départementale d'aménagement commercial, nouvelle mouture de la CDEC, l'ancienne Commission départementale d'équipement commercial) a donné son aval au projet cinéma de multiplexe, en revanche, elle a recalé toute la partie commerciale soit les 11.800 m2 de magasins. C'était d'ailleurs une première en ce qui concerne la CDAC, née de la LME (Loi de modernisation de l'économie) qui, toute nouvellement montée, n'avait encore jamais statué.
Le volet commercial n'a pas pu ainsi obtenir la majorité absolue. Quatre membres de la commission ont voté pour : deux représentants de Cannes dont Christophe Santelli-Estrany, adjoint au maire ainsi qu'un représentant du maire d'Antibes, en tant que maire de la ville la plus importante de la circonscription et Jean-Pierre Mascarelli, vice-président du Conseil général en tant que "personnalité qualifiée" pour l'aménagement du territoire. Mais trois se sont abstenus : Jean-Pierre Leleux, le maire de Grasse comme président du SCOT (schéma de cohérence territoriale) et deux autres "personnalités qualifiées" (l'une pour la consommation et l'autre pour le développement durable) qui composent cette commission de huit membres.
Une voix s'est portée contre : celle d'Henry Leroy, vice-président du Conseil général et maire de la commune de Mandelieu limitrophe de Cannes (et par ailleurs farouche adversaire de Bernard Brochand, le maire de Cannes) qui siégeait en qualité de représentant du président du Conseil général. Henry Leroy a justifié son opposition par les problèmes de circulation que le projet engendrerait dans un secteur qui fait déjà partie des points noirs routiers du département.
Pas de majorité absolue donc. Le volet commercial devra repasser (le projet global est de 29.000 m2 de bureaux et de loisirs plus cette galerie commerciale de 11.800 m2). Plutôt que de faire appel ou de se pourvoir en commission nationale, la Compagnie de Phalsbourg qui porte le projet, envisage de représenter le dossier en CDAC dans deux mois comme la LME l'autorise. La société estime en effet qu'il s'agissait pour la commission départementale d'une "première" et que ses membres, convoqués moins d'une semaine avant la réunion, n'avaient peut être pas eu tous le temps de prendre bien connaissance du projet. Un projet que la ville de Cannes, de son côté, espère bien voir se réaliser. "Quel luxe de refuser ce projet en période de crise !, commentait d'ailleurs David Lisnard, premier adjoint, après le vote négatif de la CDAC.
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L'éco de la Côte.