Telecom Valley : le projet de Plate-Forme Télécom à repositionner

Posté lun 04/01/2010 - 19:20
Par admin

Le grand projet de plate-forme télécom de Telecom Valley va devoir être repositionné. Un projet important de par son montant (on parle aujourd'hui de 30 millions d'euros sur trois ans), mais aussi bien sûr par ses enjeux. Cet outil mutualisé, permettant l'inter-connexion de réseaux sans fil du futur, vise à expérimenter et tester de nouveaux services, définir de nouveaux usages et proposer de nouvelles offres dans le domaine de la mobilité. L'objectif insiste Antoine Perry, président de Telecom Valley, est simple : ouvrir de nouvelles activités et par là même créer de nouveaux emplois en région.

Une plate-forme d'innovation pour les communications mobiles

Ainsi, depuis plus de deux ans, l'association fédère les énergies afin de donner le jour à la PFT (Plate-Forme Télécom). Sur un mode collaboratif, à l'instar de ce qui a été fait avec CIMPACA pour la microélectronique, la PFT vise à établir en PACA une plate-forme de référence nationale et mondiale autour de la convergence des réseaux, des services sans fil et des objets communicants. Développée par un consortium constitué de France Telecom (Orange Labs), Thales Alenia Space, Altran, Telit RF Technologies, 3 Roam, Udcast, Institut Eurécom, INRIA et Paca Mobile Center, elle a pour objectif de mettre à disposition des PME et des TPE tout ce qui permet de communiquer. Ce sont bien sûr les technologies de réseau sans fil (3G, 4G, WIFI, WiMAX, satellite) existantes ou en devenir. Mais aussi les technologies de réseaux de faible portée (ZigBee, Wavenis, NFC..), ou encore les terminaux mobiles, le cœur de réseau IP et l’interconnexion à PlanetLab (environnement proche de l’Internet).

Ce projet a passé déjà plusieurs étapes importantes. Il a été labellisé par le pôle SCS (Solutions Communicantes Sécurisés), puis a été présélectionné au niveau national en février dernier avec 34 autres projets de plates-formes d’innovation. Le dossier a ensuite été déposé pour la dernière étape, à Paris, à la Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) le 31 mai dernier. Le feu vert définitif, celui du gouvernement, était attendu pour juillet.

Ce qui a changé entre temps

Mais depuis l'appel à projet où la PFT avait été validé, il est apparu que plusieurs évolutions devaient être apportées pour obtenir ce feu vert définitif, ainsi que les financements du Ministère de l'Industrie et des collectivités locales. Tout d'abord, les règles du jeu relatives au financement du projet ont été modifiées récemment. L'attribution des subventions se fait sur la base d'une aide à l'amorçage. Le projet se doit donc d'être auto-suffisant d'ici à 3 ans, ce qui implique que la partie économique soit retravaillée en conséquence.

Ensuite, les effets de la crise sont passés par là. HP, qui faisait partie du pool des fondateurs, a décidé cet été de se retirer laissant une brique technique vide. Sur ce point les discussions sont en cours avec de nouveaux partenaires. Autre problématique qui s'est présentée : les fréquences. L'ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) ne peut attribuer de licence expérimentale pour les réseaux mobiles nouvelle génération (3G+, 4G, LTE), le cadre légal étant actuellement en cours de révision. La plate-forme ne pourra donc naître que lorsque les fréquences seront disponibles.

Une réunion ce mois-ci pour repositionner le projet

Rien n'est perdu pour autant. "Nous souhaitons que notre projet aboutisse avec les meilleures chances", déclare Olivier Bouillant, chef de projet du comité de pilotage de la plate-forme. "Il est donc primordial que tous les acteurs se réunissent autour de la table et prennent la mesure des changements qui se sont imposés à nous ces derniers mois. Il est essentiel qu'un projet de cet envergure (30 M€ sur 3 ans) et de cette complexité technologique et partenariale fasse l'objet de toute notre attention et de toute notre énergie pour aboutir dans les meilleures conditions possibles".

Antoine Perry, président de Telecom Valley rappelle de son côté que, pour faire émerger cette plateforme, l'association est mobilisée depuis deux ans. Elle a investi 150 k€ sur fonds propres pour épauler les partenaires fondateurs qui se sont impliqués bénévolement. "Ce projet mérite de voir le jour. N'oublions pas son objectif final : le développement de l'emploi grâce à la croissance des PME de notre territoire par l'innovation". Les fêtes de fin d'année passées, le comité de pilotage va aussi se réunir ce mois-ci avec Telecom Valley et le Pôle SCS pour repositionner le projet et lui permettre de démarrer le plus rapidement possible.

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