Telecom Valley : l'innovation vue par l'ETSI

Posté ven 04/05/2012 - 15:02
Par admin

La standardisation au cœur même de l'innovation ! Pour Patrick Guillemin, de l'ETSI Sophia, compte tenu du raccourcissement du cycle de mise sur le marché, le grand changement c'est que la standardisation doit se faire de plus en plus tôt, au stade même de la recherche.

Telecom Valley : l'innovation vue par l'ETSI

L'un des grands atouts de Sophia Antipolis, ce sont bien sûr ses centres de recherche mais également ses instituts internationaux de standardisation : l'ETSI, le père du GSM pour les télécommunications, le W3C pour l'univers du Net. Dans un monde où les technologies doivent se développer de plus en plus vite pour aboutir à des produits, avoir à sa porte ceux qui établissent les standards n'est pas négligeable. C'est l'atout dont a cherché à jouer la commission-innovation de Telecom Valley en invitant l'ETSI pour le dernier en date de ses rendez-vous axés sur "L'innovation vue par…"

Une pré-standardisation dans le projet de recherche

Patrick Guillemin, qui travaille à l'ETSI Sophia dans la branche "Strategy and New Initiatives" s'est attaché tout particulièrement à faire le lien entre standardisation et innovation. "Le grand changement que nous avons enregistré, c'est que la standardisation doit se faire de plus en plus tôt, au stade même de la recherche. Auparavant l'étape de la standardisation arrivait en fin de développement quand le produit était prêt à mettre sur le marché. Maintenant, le cycle reliant la recherche à la mise sur le marché s'est tellement raccourci que l'organisme de standardisation doit s'impliquer beaucoup plus en amont, en pré-standardisation dans le projet même de recherche. C'est un phénomène nouveau. A cela vient s'ajouter que le travail n'est pas terminé quand le standard est établi. Il faut encore continuer à s'impliquer dans le cycle de vie des standards."

A partir de ce grand changement, Patrick Guillemin a expliqué comment l'ETSI assurait ce lien entre innovation et standardisation à travers des comités, des accords de coopération, la constitution de groupes (les Industry Specific Groups), etc... Des groupes qui sont ouverts aussi à des sociétés locales. Ainsi, la société d'avocats Caprioli a participé à l'ISG ISI (Information Security Indicator) avec des grandes sociétés comme BNP, Orange et autres pour mettre au point des indicateurs de sécurité informatique qui soient ceux des utilisateurs et non ceux des fournisseurs ou constructeurs.

Un champ d'application élargi pour l'ETSI

Autre grand changement : la diversification de l'ETSI. "Auparavant les télécoms tenaient du matériel électronique. Aujourd'hui, avec Internet, les réseaux mobiles n'ont plus de structure télécom dédiée" explique Patrick Guillemin. C'est tout IP. Le champ d'application de l'ETSI s'est donc élargi". On retrouve ainsi l'European Telecommunications Standard Institute (120 personnes à Sophia) sur des créneaux comme ceux des smart grids, de la voiture électrique, du RFID, mais également de l'ordinateur quantique, de la traduction en ligne, du Cloud ou encore de l'Internet des Objets, etc.

Le futur de l'innovation? En Europe, les grandes lignes sont tracées par le programme de recherche et d’innovation Horizon2020, successeur du FP7, et qui court de 2013 à 2020. "L'Europe s'est aperçue qu'elle disposait d'une excellente recherche collaborative mais que l'exploitation, le "business" se faisait ailleurs." Horizon 2020 veut y remédier. L’innovation consiste à apporter des nouveaux produits et services sur le marché qui ne sont pas forcément basés sur des nouvelles technologies. "Le cycle de vie de la standardisation à l’ETSI vise à faciliter l’innovation en Europe grâce à une ingénierie des standards pragmatique et tournée vers des résultats concrets.

Un énorme potentiel d'innovation dans l'Internet des Objets

"Cela inclut plusieurs choses. D'abord d’être relié à la recherche pour anticiper et identifier en amont les projets de standardisation (présence d’ETSI dans FP7 et Horizon2020 à plusieurs niveaux). Ensuite de supporter la formation de consensus et de communautés pouvant convertir la recherche et l’innovation en groupes de pré-standardisation à l’ETSI. Il faut également considérer des standards de systèmes complexes (aux interfaces, de bout en bout et pas seulement au niveau physique/protocole) et pas uniquement des produits. Et enfin, permettre la conformité et l’interopérabilité des standards même non-ETSI (ETSI Plugtests)."

Quant au secteur qui représente le plus gros potentiel d'innovation dans les années qui viennent, Patrick Guillemin n'hésite pas : "l'Internet des Objets. Il est rendu possible par des censeurs et capteurs de nouvelle génération qui permettent un contrôle dans les deux sens. Mais il faut également considérer le fait que l'innovation ne concerne pas que le produit. On innove par l'approche, les services, les usages."

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