C'est hélas confirmé : plus de 300 emplois sur 650 seront supprimés sur le site de Texas Instruments de Villeneuve Loubet. L'annonce des suppressions de postes, faite officiellement le 7 novembre dernier, se concrétise en dépit des efforts du CE de Texas, des syndicats et des politiques régionaux qui, pour éviter le pire, en avaient appelé à Christine Lagarde, la ministre de l'économie. Sans succès. Hier, dans un communiqué, la préfecture a, en quelque sorte, confirmé le lancement de l'opération de restructuration et ôté les quelques espoirs qui restaient quant à une reprise de l'activité CGE (celle de la téléphonie mobile) avec à la clé 240 emplois à sauver.
Un Plan de Sauvegarde de l'Emploi lancé
"Pour limiter lampleur des licenciements économiques et favoriser le reclassement des salariés dont la rupture du contrat de travail ne pourrait pas être évitée, la direction de lentreprise a engagé, en concertation avec les représentants du personnel, la procédure réglementaire délaboration dun Plan de Sauvegarde de lEmploi (PSE)", notait la préfecture. Et d'ajouter que "par ailleurs, cette restructuration affecte, par son ampleur, léquilibre du bassin demploi auquel elle appartient.
"En conséquence, Francis Lamy, Préfet des Alpes-Maritimes, a notifié à lentreprise son obligation de revitaliser le bassin demploi. A cette fin, lentreprise signera, avec lEtat, dans les tout prochains mois, une convention de revitalisation qui comportera un certain nombre dactions en faveur de léconomie locale financées par TEXAS Instruments". Une réunion a déjà eu lieu dans ce cadre le 12 décembre dernier entre dirigeants de Texas Instruments, direction du travail et élus des collectivités territoriales concernées.
"Cette réunion avait pour but dassocier lensemble des personnes concernées à la démarche qui sera menée par TEXAS Instruments en liaison avec les services de lEtat. Il importe en effet que les actions de revitalisation qui seront retenues sinscrivent en complémentarité avec les politiques économiques et de lemploi déjà conduites sur le territoire par les acteurs publics et privés. Ces actions devront, dans les trois années à venir, favoriser la création dun nombre demplois égal au nombre demplois supprimés." De son côté, le comité d'entreprise devrait donc se réunir dès demain face à cette nouvelle situation. Les salariés auront jusqu'au 5 février (c'est peu de temps) pour donner leur avis sur le livret 3 qui présente le projet de Plan Social Entreprise.
Le nombre de postes supprimés légèrement revu à la baisse
Mardi, déjà, les TIers, avaient vu leurs espoirs anéantis dès mardi quant à l'éventualité d'une reprise de l'activité téléphonie mobile par un autre groupe industriel. Christian Tordo, directeur général France de TI et par ailleurs adjoint à la mairie de Nice, avait expliqué que la cession n'avait pas abouti en raison de l'évolution défavorable du marché des mobiles et des difficultés de financement. Une douche froide qui survenait le lendemain d'une autre mauvaise nouvelle pour les salariés du groupe américain : l'annonce faite lundi d'une suppression de 3.400 postes au niveau mondial :
Seule petite amélioration sur Villeneuve-Loubet : le nombre de postes supprimés a été légèrement revu à la baisse. Au lieu des 342 emplois annoncés, on parle aujourd'hui de 305 suppressions de postes, un petit groupe de 36 salariés lié à l'activité CGE étant maintenu. Ce qui reste un chiffre impressionnant surtout si on le rapporte aux effectifs du site azuréen de TI (650 personnes aujourd'hui sur un site qui comptait plus de 1.000 personnes il y a deux ou trois ans). Cela sans oublier non plus que plus de 200 contrats de sous-traitance sont supprimés dans la foulée.
Les TIers de Villeneuve-Loubet de plus en plus inquiets
L'inquiétude est montée aussi d'un cran chez les TIers azuréens. Qui fera partie de cette "charrette" massive, lancée au plus mauvais moment de la crise économique ? Départi de son activité "sans fil", quel peut-être l'avenir du site de Villeneuve Loubet qui a largement contribué au succès de TI dans la téléphonie mobile à travers le développement de la plate-forme OMAP ? Ce Plan de Sauvegarde de l'Emploi de grande ampleur, ne va-t-il pas déboucher sur d'autres plans sociaux conséquences des 3.400 nouvelles suppressions de postes décidés en début de semaine ? A moyen-terme, TI, l'une des premières grandes entreprises high tech à s'installer sur la Côte d'Azur, ne risque-t-elle pas de fermer un site de Villeneuve-Loubet complètement dévitalisé ?
Pour les salariés azuréens de Texas Instruments, c'est en tout cas le scénario noir qui s'ouvre. Les tristes perspectives dessinées à la fin 2008 se concrétisent aujourd'hui et viennent renforcer l'incertitude dans laquelle ils ont été plongés. Un vrai cauchemar commence !
Sur la situation et les suppressions d'emplois dans le secteur de la micro-électronique, lire aussi l'article du Journal des Finances : "Les semi-conducteurs licencient à tour de bras"
|
L'éco de la Côte.