Thales Alenia Space : Jason 3, l'œil du changement climatique en orbite

Posté lun 18/01/2016 - 10:52
Par admin

Nouveau satellite du constructeur cannois dans l'espace, Jason 3 est dédié à l'océanographie opérationnelle. Il permettra de mieux comprendre le gigantesque système de courants qui, parcourant les océans en surface et en eaux profondes, constitue l’un des principaux moteurs du climat de la Terre. Lancé par Space X en Californie, le satellite assurera une couverture presque totale de toutes les étendues océaniques libres de glaces.

Thales Alenia Space : Jason 3, l'œil du changement climatique en orbite

Un nouveau satellite de Thales Alenia Space dans l'espace! Jason 3, dont le constructeur cannois est maître d’oeuvre, a été lancé hier avec succès par un lanceur Falcon 9 (Space X), depuis la base de Vandenberg en Californie. Il s'agit d'un satellite d’océanographie opérationnelle qui travaillera à la surveillance du changement climatique. Thales Alenia Space confirme ainsi qu'il est un acteur clé pour le passage de l’océanographie spatiale au stade opérationnel. Avec un enjeu important. Le gigantesque système de courants qui parcourt les océans en surface et en eaux profondes assure d’immenses transferts d’énergie tout autour de la planète et peut être considéré comme l’un des principaux moteurs du climat de la Terre. Dans ce contexte, les altimètres Poséidon développés par le groupe ont joué un rôle crucial dans la description et la compréhension de ce phénomène.

Une couverture presque totale de toutes les étendues océaniques libres de glaces

Placé sur la même orbite que son prédécesseur Jason 2, à une altitude de 1 336 km et avec une inclinaison de 66°, Jason 3 permettra une couverture presque totale de toutes les étendues océaniques libres de glaces. Il délivrera le même niveau de précision que Jason 2 pour les mesures océaniques, en y incluant les zones en bordure des côtes ainsi que les lacs et les cours d’eau. Sa mission est prévue pour 3 ans.

Jason 3 fera également la passerelle avec une mission opérationnelle destinée à assurer la continuité des mesures de topographie océanique sur plusieurs décennies. Il a été réalisé dans le cadre d’une coopération quadripartite entre les deux organisations météorologiques Eumetsat et NOAA, qui dirigent le programme, ainsi que le CNES et son homologue américaine, la NASA.

Un équipement hors-pair

Basé sur la plate-forme PROTEUS, sa masse au lancement était de 553 kg, avec une puissance électrique de 550 W et une précision de pointage de 0,15° (demicône). Jason 3 incorpore l’altimètre Poséidon-3B, également développé par Thales Alenia Space, dans son établissement de Toulouse. L’altimètre à double fréquence Poséidon-3B constitue l’élément clé de ce programme d’observation depuis l’espace. Egalement intégrés à la mission principale, Jason 3 emportera le système Doris pour l’orbitographie de précision, un radiomètre micro-ondes AMR (Advanced Microwave Radiometer), la charge utile de localisation GPSP (GPS Payload) et un ensemble de réflecteurs lasers LRA (Laser Retroreflector Array).

"Jason 3 assurera la continuité des mesures de topographie océanique de haute précision à la suite de TOPEX/Poséidon, et de Jason 1 et 2, qui sont actuellement opérationnels en orbite", a souligné Jean-Loïc Galle, Pdg de Thales Alenia Space. Et de rappeler que le groupe "participe au succès des missions altimétriques depuis l’origine et plus récemment avec le contrat Sentinelle 1 C & D" "et qu'il "conforte son implication et la reconnaissance de son savoir-faire au travers du grand programme européen Copernicus".

Space X : nouvelle tentative manquée de récupération du lanceur

A noter également que si la mise en orbite a été réussie, la société Space X a manqué sa quatrième tentative de récupérer intact le premier étage de son lanceur. Le challenge était en effet de faire poser sans encombre le premier étage de la fusée sur une plateforme flottant dans le Pacifique. Or, si cette partie de la fusée est bien revenue sur la plateforme, l'atterrissage a été trop brutal et a provoqué la rupture d'un train d'atterrissage, puis le basculement et l'explosion de l'engin.

La possibilité de récupérer le premier étage d'un lanceur serait une avancée importante dans la conquête de l'espace. Elle permettrait de réduire fortement les coûts de lancement et donc de la mise mise sur orbite des satellites.

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