Thales Alenia Space : Siral met les glaces polaires sous surveillance

Posté jeu 08/04/2010 - 08:25
Par admin

Thales Alenia Space : Siral met les glaces polaires sous surveillance

Prévu aujourd'hui, c'est un lancement qui devrait être suivi sur le site de Thales Alenia Space à Cannes La Bocca : celui de CryoSat2. Annulé en février dernier, ce satellite de l'Agence spatiale européenne destiné à l'observation des glaces, sera placé en orbite à 700 km d'altitude par un lanceur russe Dniepr, qui doit être tiré du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) le jeudi 8 avril à 15h57 (heure d'Europe continentale). Pour cette mission Cryosat, qui est l'une des plus complexes jamais conçue, TAS a réalisé un des instruments clé du programme : l'instrument Siral (le satellite ayant quant à lui été construit par Astrium).

 

Etudier la vitesse du changement pour les glaces polaires

 

Siral est un altimètre radar interférométrique de nouvelle génération. Il émettra un signal radar en direction du sol et captera les ondes réfléchies. Le temps que mettra le signal à réaliser cet aller-retour sera fonction du relief, ce qui permettra d'établir une topographie précise de la zone étudiée. Ce satellite embarque également le système de positionnement Doris (Doppler Orbit and Radio Positioning Integration by Satellite).

 

Cet instrument est ainsi chargé de fournir de précieuses données permettant d’évaluer la topographie des glaces polaires. La compréhension de cette surface et des variations du relief permettra de mesurer le cycle de la glace et ainsi de mieux appréhender l’évolution du climat. "Grâce à SIRAL, les scientifiques pourront combiner les données sur la superficie des glaces polaires à celles de la mesure de leur relief. Cela permettra d’étudier non seulement la nature mais également la vitesse de leur changement de manière globale. Les données récoltées apporteront des informations supplémentaires sur la compréhension de notre climat", explique Laurent Rey, responsable de l’instrument SIRAL chez Thales Alenia Space.

 

Mieux connaître l'épaisseur de la banquise

 

Dérivé de l’altimètre Poséidon embarqué à bord du satellite Jason, le radar altimètre-interféromètre SIRAL est un instrument novateur très compact (90 kg) qui va combiner trois modes de mesures :

  • Un mode basse résolution qui correspond à une mesure conventionnelle altimétrique limitée au relief peu accentué des glaces continentales de l’Antarctique,
  • Un mode radar à synthèse d’ouverture qui effectuera une mesure haute résolution des glaces flottant sur les mers, ce qui permettra de mesurer indirectement l’épaisseur de la banquise,
  • Un mode radar interférométrique pour étudier les reliefs les plus contrastés comme ceux très actifs situés à la jonction entre la banquise et le continent Antarctique et le Groenland.

 

La particularité de cet instrument est sa très haute résolution. Elle permettra, grâce à ses deux antennes, de balayer le sol sur des tranches de 250 mètres afin de mieux déterminer les transitions entre mer et glace. Afin d’assurer la pérennité de cette importante mission scientifique, le satellite CryoSat embarquera un instrument SIRAL redondé qui sera utilisé au besoin. "Le challenge a été de réaliser deux instruments SIRAL extrêmement précis pour cette mission CryoSat. Ce type d’instrument demande un investissement humain très important pour atteindre les performances requises. Les réglages sont très délicats à effectuer et cela passe par la réalisation de prouesses technologiques", note Laurent Rey.

 

Des données essentielles sur l'évolution du climat

 

Une phase de validation en orbite de 6 mois est prévue afin de tester toutes les configurations de l’instrument et d’analyser son comportement en vol en fonction du terrain très changeant qu’il va devoir explorer et révéler. Glaces, glaciers, calottes et neige sont des témoins très sensibles de l’évolution du climat, certains parce qu’ils subissent de nouvelles conditions climatiques qui affectent leur survie, d’autres parce qu’ils sont situés en Arctique ou le réchauffement climatique est plus intense qu’ailleurs. D’où l’importance de suivre avec soin leur évolution, une donnée essentielle dans l’étude du réchauffement climatique, qui est au cœur des préoccupations actuelles de la communauté scientifique.

 

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