Théâtre National de Nice : le clash sur la nomination du directeur?

Vers le clash au sujet de la nomination du prochain directeur du TNN (Théâtre National de Nice) ? Il est possible de le penser alors qu'aucun accord n'est en vue avant demain, le jeudi 5 septembre, date des délibérations finales sur la nomination du directeur du centre dramatique niçois, institution financée par la ville et les collectivités territoriales (1,6 M€) et par l'Etat (1,4 M€). Le bras de fer entre Christian Estrosi, député-maire de Nice, président de la Métropole, et Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, avait débuté avant l'été.

Motif? Christian Estrosi et l'association locale des spectateurs souhaitaient que Daniel Benoin, directeur du TNN dont le mandat s'achève à la fin de l'année, soit retenu pour un cinquième mandat en tandem cette fois avec l'actrice et metteur en scène Zabou Breitman. Refus de la ministre qui, souhaitant un rajeunissement et une plus grande féminisation dans le recrutement des directeurs des théâtres subventionnés fait valoir une nouvelle règle de trois mandats maximum à la tête d'une institution. Dans ce contexte, la candidature de Daniel Benoin, qui a assuré le succès populaire du TNN (155.000 spectateurs par an pour quelque 400 représentations), n'était pas recevable : avec déjà 4 mandats effectués à Nice, il avait déjà dépassé son "quota".

Début août, alors qu'Aurélie Filippetti campait sur cette position, un compromis avait été tenté : Christian Estrosi avait proposé une candidature de la seule Zabou Breitman, avec à ses côtés des "experts et conseillers de grande qualité dont Daniel Benoin pour une période d'adaptation". Nouveau refus signifié fin août pour une autre raison : l'appel à candidature se terminait le 15 mai et la candidature de Zabou Breitman déposée "au-delà des délais impartis ne manquerait pas de faire l'objet d'un recours".

Demain, seuls les trois candidats retenus par le ministère sur une vingtaine de candidatures initiales (le tandem Simon Abkarian-Ariel Goldenberg, Irina Brook et Frédéric Bélier-Garcia) viendront remettre leur projet, tandis qu'une réunion du jury est programmée le 10 septembre, la décision finale devant être annoncée fin septembre. Christian Estrosi avait prévenu que si le compromis proposé n'était pas accepté, les collectivités territoriales n'accepteraient pas la liste choisie et déclareraient inacceptable la concertation pour le choix du directeur. Aussi, demain, le député-maire devrait se contenter de rappeler les différentes étapes du bras de fer en attendant de jouer une dernière carte : un entretien sur le sujet avec François Hollande samedi lors de l'inauguration des Jeux de la Francophonie à Nice.