Thierry Renault : les tendances de l'immobilier commercial

Posté dim 21/11/1999 - 00:00
Par admin

Pour le directeur du MAPIC de Cannes, les enseignes s'internationalisent de plus en plus, tandis que les villes cherchent à se réconcilier avec les centres commerciaux.

Thierry Renault, le directeur du MAPIC de Cannes (Marché de l'implantation commerciale), avait le sourire. La croissance de ce salon qui s'est achevé samedi 20 novembre a été spectaculaire : 3.700 participants contre 2.500 l'an dernier, 36% de surface d'exposition supplémentaire. C'est beaucoup de chemin parcouru par rapport à la première édition, dérivée du MIPIM de mars (Marché international des professionnels de l'immobilier) : le premier MAPIC avait réuni 1.200 participants.SN.com : peut-on dire que cette année le MAPIC, qui est en quelque sorte une branche du MIPIM, ait enfin décollé ? Thierry Renault :'Le MAPIC avait déjà décollé l'an dernier. Mais, cette année, sa croissance a été spectaculaire : 36% de surface d'exposition en plus; 3.700 participants contre 2.500 l'an dernier. Plus que le nombre de participants, cependant, ce qui m'importe surtout, c'est le nombre de distributeurs présents. Ce sont eux les acheteurs du marché. On en a comptabilisés 620 l'an dernier et 902 cette année, soit une augmentation de 50%.Le salon a-t-il été révélateur de nouvelles tendances dans la distribution ? Thierry Renault :Ce que nous avons constaté sur le salon, c'est un renforcement de la présence des villes. Nice, d'ailleurs avait cette fois un stand. Les villes ont compris l'intérêt que pouvait représenter le MAPIC. Elles ne sont plus les ennemies des centres commerciaux. Les années précédentes, des villes ou des collectivités territoriales avaient déjà participé au salon. Mais nous avons enregistré cette années beaucoup de nouvelles venues. Parmi les villes accueillies pour la première fois, nous avons noté, outre Nice, la participation de Nantes, Le Havre, Nancy, Mulhouse, Lille, Montpellier, Birmingham, etc. Pour nous, cette participation des villes est un facteur de succès. Et d'optimisme pour les prochains MAPIC.'Concernant le marché de l'implantation commerciale, la grande tendance qui reste dominante, c'est l'internationalisation. Elle s'accentue tous les jours. Quand nous avions ouvert le MAPIC, l'internationalisation ne concernait que quelques grandes enseignes. Maintenant, tous les groupes sont concernés ne serait-ce que par des développements européens.Autre tendance qui vient des Etats-Unis : les centres commerciaux deviennent de plus en plus des centres de vie. On y avait déjà implanté des garderies, des crèches. On y ajoute maintenant des pièces où les mères peuvent allaiter leurs bébés, on y intègre des cinémas multiplexes, des pistes de kart. Au centre Colombo, à Lisbonne, tout un étage est réservé pour les enfants. Et ce centre commercial a tellement de succès qu'il est parfois nécessaire de fermer les portes à certaines heures.'Et le commerce électronique ? Les professionnels de l'implantation commerciale changent-ils leur stratégie devant la montée annoncée de l'e-commerce ? Thierry Renault :Plusieurs conférences portaient sur ce thème. Mais beaucoup de responsables d'enseignes ont en tête cette déclaration du président d'Amazon.com, qui estime que l'e-commerce ne prendrait pas plus de 10% du commerce de détail. Il s'agit là d'un moyen de commercialisation supplémentaire. Mais les clients auront toujours besoin du contact avec le produit ou avec le commerçant. Le directeur du développement immobilier du groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute), un groupe qui donne la priorité à l'e-commerce, n'en continuait pas moins, au MAPIC, de chercher des magasins pour continuer à se développer...'

Ajouter un commentaire