Tour de vis sanitaire : l'ensemble des Alpes-Maritimes ou la seule Métropole ?

Suite à la visite samedi à Nice du ministre de la Santé Olivier Véran, un renforcement des mesures sanitaires (confinement partiel ou total) doit être annoncé ce soir ou demain matin pour faire face à l'explosion du virus. Mais si les élus niçois réclament des mesures fortes, l'Ouest du département (Antibes-Cannes-Grasse), ne veut pas y être associé : moins impacté par l'épidémie, il voudrait que ce renforcement soit limité à la seule Métropole.

I Love Nice sculpture

Vers un confinement partiel (le week-end) ou total dans les Alpes-Maritimes submergées par le virus ? C'est ce qui se décide aujourd'hui après la visite hier samedi du ministre de la Santé Olivier Véran. Le verdict doit être annoncé ce soir ou demain matin par le préfet Bernard Gonzalez. Face à une explosion des cas de contaminations enregistrée la dernière semaine, explosion due notamment à une forte présence du variant britannique (le "taux d'incidence" est monté à 751 dans la Métropole, près de quatre fois plus que la moyenne nationale) le ministre a déjà avancé hier quelques mesures supplémentaires.

Nice favorable à un durcissement local

Parmi elles, ont été annoncés un renforcement des contrôles de respect des consignes sanitaires, un "dépistage massif" dans les écoles à la rentrée avec des tests salivaires ou encore l'envoi de 3.500 doses supplémentaires du vaccin Pfizer/BioNTech lundi et de "milliers de doses" du vaccin d'Astra-Zeneca. On attend donc maintenant la suite : confinement le week-end, mesure qui semble tenir la corde, confinement total ou couvre-feu encore renforcé (mais il est déjà au taquet à 18 heures alors que les jours se rallongent).

Maire de Nice et président de la Métropole, Christian Estrosi s'est prononcé sur France Info en faveur d'un durcissement local des mesures de restriction pour endiguer une reprise des contaminations. Il a demandé à aller au-delà de la mesure générale prise pour toute la France et a évoqué "un couvre-feu élargi, ou un confinement partiel voire un confinement total, sur une période bien déterminée, pour voir les effets". Sur BFMTV, Marine Brenier, députée de la 5ème circonscription, a de son côté lancé ce matin un appel à la solidarité des Français en invitant les touristes à ne pas venir sur la Côte d'Azur pendant ces vacances de février afin de ne pas aggraver la situation.

Antibes-Cannes-Grasse : l'accélération de la vaccination plutôt que le confinement

Mais si ce renforcement des mesures sur une zone spécifique du territoire français fait consensus, la question se pose quant à leur périmètre d'application : la seule Métropole Nice Côte d'Azur avec un thermomètre qui s'affole ou l'ensemble du département ? C'est toute la question. Concrètement, les maires de l'ouest du département (Antibes-Cannes-Grasse) ne sont pas d'accord. Pas du tout. Ils le disent clairement comme il est possible de le lire sur "Nice-Matin" édition de samedi.

"Les décisions ne devraient concerner que Nice", déclare David Lisnard (Cannes), là où "se trouve le foyer de l'infection". De même Jean Leonetti (Antibes), tance la méthode "moyenâgeuse" du confinement. Et s'il ne voit pas d'inconvénient à ce que la Métropole y ait recours, il ne veut pas qu'elle soit exportée "de l'autre côté du Var". "Le confinement, c'est non" pour Jérôme Viaud (Grasse), qu'il soit total ou partiel. Quant à Eric Ciotti, député de la 1ère circonscription, il soutient la solution d'un confinement partiel pour éviter la version totale, mais cela seulement pour le littoral et pas pour le haut-pays qui est moins touché par l'épidémie.

Il y a aussi une solution sur laquelle tous se retrouvent : la vaccination. "Qu'on vaccine de manière massive et que l'on obtienne des dotations plus importantes. Cela ne me semble pas anormal que notre département obtienne plus de vaccins à l'heure où les chiffres sont ce qu'ils sont" insiste Jean Leonetti sur Nice-Matin. David Lisnard salue aussi les 3.500 Pfizer supplémentaires. Une bonne nouvelle. Mais il juge la quantité dérisoire notant qu' "au rythme actuel de doses que nous fournit l'Etat, on aura fini de vacciner seulement à l'issue de l'année 2024 !" Seront-ils entendus alors qu'ils n'avaient pas été conviés hier à une visite niçoise du ministre censée engager l'ensemble du département ?

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