Tourisme : la bataille du CRT Côte d'Azur est engagée

Posté mer 16/05/2012 - 13:45
Par admin

L'existence du Comité Régional du Tourisme Côte d'Azur menacée par une baisse drastique de la subvention de la Région et par les dispositions du futur schéma de développement touristique régional. Eric Ciotti et Christian Estrosi montent au créneau et dénoncent l'inégalité de traitement. La Région explique le flou et la prudence actuelle par la mise en place de la Métropole qui dispose désormais elle aussi de compétences en matière de tourisme.

Tourisme : la bataille du CRT Côte d'Azur est engagée

 

A la tribune, Christian Estrosi, Eric Ciotti et Pierre Gouirand, trésorier du CRT Côte d'Azur.

Le CRT Côte d'Azur est-il appelé à disparaître ? L'exception azuréenne va-t-elle pouvoir se maintenir ? Les Alpes-Maritimes sont le seul département français qui dispose d'un Comité Régional du Tourisme à côté de l'organisme régional, le CRT PACA. Mais, compte tenu de l'importance et de la spécificité du tourisme azuréen, cette exception avait résisté à la décentralisation et avait été confirmée par décret en 1987 après un bras de fer entre Nice et Marseille. La menace revient toutefois aujourd'hui par le biais de la subvention que le Conseil régional accorde annuellement au CRT azuréen et par des rumeurs sur une réorganisation. Deux éléments concordants qui ont conduit Eric Ciotti, président du Conseil général et Christian Estrosi, président de la Métropole, à réunir lundi après-midi les professionnels du tourisme azuréen pour tirer la sonnette d'alarme.

Le poids du tourisme azuréen : 11 millions de nuitées, 130.000 emplois...

Pour Eric Ciotti, les inquiétudes se nourrissent d'abord de l'absence d'information quant au montant de la subvention accordée par le Conseil régional. "L'an dernier, la Région avait déjà diminué sa participation. Elle avait accordée 900.000 euros contre 1,1 M€ en 2010", explique le président du Conseil général qui rappelle que le département finance les trois quart du CRT Côte d'Azur (2,65 M€ en 2011 viennent du département). "Mais pour 2012, alors que nous sommes déjà en mai, nous ne savons toujours pas quel sera le montant de la subvention du Conseil général tandis que des rumeurs laissent entendre qu'elle sera nettement diminuée, voire supprimée?"

L'autre élément d'inquiétude vient des documents préparatoires du futur schéma de développement touristique. L'évolution envisagée irait vers la suppression pure et simple du CRT Côte d'Azur. D'où cette demande solennelle d'éclaircissement. Eric Ciotti s'indigne aussi du fait qu'on puisse laisser dans le flou un secteur d'activité azuréen qui porte 130.000 emplois directs et indirects, représente avec 11 millions de nuitées quelque 40% du tourisme PACA et réalise un chiffre d'affaires annuel de 5 milliards d'euros. Et de rappeler dans la foulée la différence de traitement avec le CRT PACA qui dispose de beaucoup plus d'égards avec une subvention 2011 de la Région de 5 millions d'euros qui devrait être reconduite en 2012...

Quant à la suppression pure et simple du CRT Côte d'Azur, elle viendrait ruiner des décennies d'efforts des professionnels et des collectivités du département en faveur du développement touristique. Des efforts qui ont fait de la Côte d'Azur, comme l'a souligné Christian Estrosi, l'une des plus importantes destinations touristiques du monde et la deuxième destination française après Paris.

Subvention de la Région 2012 divisée par deux !

Un cri d'alarme qui aura au moins eu le bénéfice d'être fixé sur le sort de la subvention régionale. Comme laissé entendu, elle sera fortement en baisse. Pierre Meffre, président de la commission tourisme à la Région a ainsi répondu hier mardi qu'il serait proposé en juin aux conseillers régionaux, de voter une subvention de…450.000€. Soit une nouvelle baisse, encore plus massive cette fois, de 50%!

La raison invoquée ? La Métropole Nice Côte d'Azur. Elle bénéficie désormais également d'une compétence tourisme (que n'avait pas la Communauté urbaine). Cela impliquera des répartitions de subventions qui n'ont pas encore été définies. D'où la prudence de la Région, Patrick Allemand, vice président de la région PACA, notant qu'une rallonge pourait être attribuée en fin d'année. Pas de réponse nette en revanche sur l'évolution du CRT. Juste la volonté exprimée de trouver un "nouveau consensus".

Pour les élus azuréens, "le problème est loin d'être réglé"

Ce qui a fait évidemment bondir les élus azuréens qui estiment que le problème est loin d'être réglé. "Les déclarations contradictoires des représentants de la Région, à la suite de notre conférence de presse d’hier, ne sont pas du tout rassurantes", ont déclaré Eric Ciotti et Christian Estrosi dans un communiqué commun. "D’un côté M. Meffre, Président de la Commission Tourisme du Conseil régional, nous annonce une division pure et simple par deux de la subvention de la Région à 450 000 € en 2012. De l’autre, tout en confirmant ce chiffre, M. Allemand, Premier Vice-président, annonce une possible rallonge en fin d’année, mais cet artifice ne trompera personne".

"Par ailleurs, on ne peut en aucun cas faire de la création de la Métropole un argument pour baisser l’aide régionale au CRT qui est une structure associative prévue par la loi et dotée d’une compétence propre en matière de promotion touristique. Tout cela nous laisse dans le flou le plus complet et ne saurait dissiper la certitude qu’il y a bien deux poids, deux mesures, la subvention de 5 millions d’euros au CRT de Marseille étant elle bien confirmée."

"Le Conseil général pour sa part a augmenté sa subvention au CRT, qui passe de 2,65 millions d’euros à 2,8 millions d’euros en 2012, auxquels s’ajoutent 200 000 € de participation à la grande campagne de promotion, soit un total de 3 millions d’euros, en hausse de plus de 13 %. Enfin, le doute est loin d’être levé sur le projet de suppression du CRT Côte d’Azur", notent les élus azuréens pour qui "cette suppression reste bel et bien inscrite dans les documents et avis officiels rédigés à la demande de M. Vauzelle et de ses services". La bataille du CRT Côte d'Azur est bien engagée.

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