Tourisme : la Côte d'Azur sauve sa saison d'été !
Si les Italiens sont venus moins nombreux, les "touristes lointains" (Chine, Russie, Amérique Latine, Etats-Unis) ont compensé. Même les Moyens-Orientaux que l'on craignait moins nombreux pour cause de Ramadan, ont décalé, mais sont venus. Moins bonne que la saison 2011 en termes de chiffres d'affaires, (la crise européenne est passée par là), 2012 restera comme l'un des meilleurs crus des 10 dernières années.
La saison touristique 2012 sur la Côte d'Azur ? En deux mots, c'est un ton en dessous de l'an dernier, un excellent cru, mais mieux que les autres dix dernières années. Alors que le tourisme français, hors Paris-Ile de France fait grise mine, la Côte d'Azur, comme par ailleurs la PACA en général, a largement sauvé sa saison selon un premier bilan du CRT Côte d'Azur (Comité Régional du Tourisme). Le mauvais temps un partout en Europe a joué en sa faveur. Mais la bonne surprise est venue des clientèles "lointaines et émergentes" (Chine, Russie, Amérique Latine, Etats-Unis). Même le Moyen-Orient était là, en décalé, pour cause de Ramadan, mais bien présent. Seuls des budgets en baisse pour les vacanciers notamment européens, font que l'on restera en retrait sur la saison 2011.
La Côte d'Azur, comme Paris, a bien tiré son épingle du jeu
"Après une année 2011 exceptionnelle, l'été 2012 aura été morose dans la plupart des régions sauf pour Paris et Provence-Alpes-Côte d’Azur. En PACA, la Côte d'Azur tire particulièrement bien son épingle du jeu, même si les records enregistrés l'an dernier ne seront pas battus en raison de la crise en Europe qui affecte en particulier l’économie italienne. Paris et la Côte d‘Azur échappent ainsi à la tendance nationale grâce à l’afflux d’étrangers non-européens, rendu possible par les efforts de diversification de promotion de la destination à l’international, partagés par le CRT, les grands Offices de Tourisme et les professionnels", se réjouissent Eric Ciotti, président du Conseil général, et Alain Gumiel, président du Comité Régional du Tourisme Côte d’Azur.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Avec un taux d’occupation moyen stable dans les hôtels et résidences de Tourisme en juillet de 82% et de 85% en août, la Côte d’Azur s'en sort bien. Cela d'autant plus que sa capacité d'hébergement est très importante. Elle reste l’un des principaux pôles d’hébergement touristique français, soit, pour le seul département des Alpes-Maritimes : 150.000 lits en hébergements marchands; 160 000 résidences secondaires (dont 48 000 appartenant à des étrangers); près de 650 hôtels toutes catégories confondues; plus de 5.200 restaurants et plus de 200 plages sous concession.
Avec une offre d’hébergements aussi développée, le niveau d’occupation -qui atteint a minima 85% sur l’ensemble du mois d’août (stable par rapport à 2011)- peut être considéré comme remarquable. Le démarrage plus tardif de la fréquentation estivale a ainsi été compensé par une affluence plus forte en août qu’en juillet.
Le coup d'accélérateur du mois d'août
Août aura été en effet particulièrement bon. Il a donné un coup d'accélérateur sur la fin de saison touristique. Sur la base conjuguée de l’opinion positive des professionnels en août, de la poursuite de la progression du trafic aérien, de la fin du Ramadan, et enfin, d’un démarrage plus fort qu’en août 2011 de la fréquentation du Parc de loisirs Marineland (146 000 visiteurs accueillis du 1er au 19 août), le CRT estime, à fin août, une stabilité de stabilité de la fréquentation sur l’été 2012 par rapport à une excellente saison estivale 2011 (soit 6,1 millions de nuitées en hébergements marchands entre mai et août 2012).
Seuls les chiffres d'affaires, crise oblige, devraient s'afficher en retrait, les touristes ayant réduit leurs dépenses. Mais le résultat enregistré en 2012, s'il n'atteindra pas celui de 2011 en termes de chiffre d'affaires sera ainsi largement supérieur aux saisons 2009 et 2010.
Réservations de dernière minute : le paroxysme de l'été 2012
Quelques éléments caractéristiques de cette saison 2012 à noter. D'abord un grand changement dans les habitudes de "consommation touristique". Les touristes ont de moins en moins recours aux agences de voyages et réservent leur hôtel par Internet, le plus souvent la veille de leur arrivée et parfois annulent au dernier moment. Ainsi, les réservations de dernière minute n'ont jamais atteint un tel sommet que cet été. Un paroxysme de la dernière minute. Conséquence : seuls les hôteliers qui travaillent avec Internet ont pu faire face à cette "volatilité" et rebondir quand ils étaient confrontés aux annulations.
De nouveaux records historiques pour l'aéroport
Autre caractéristique : la bonne tenue de la saison a été obtenue par une forte augmentation du nombre de "touristes lointains". Ce que corroborent les records historiques de fréquentation de l'aéroport: + 11% sur le seul mois de juillet et + 8,9% durant la première quinzaine d’août. Ainsi, les Italiens ont été moins nombreux que les autres années. Ils sont en recul de 15% même s'ils sont restés en tête de la clientèle azuréenne.
Mais les marchés "émergents et lointains" ont particulièrement compensé : +28% pour la Chine, +22% pour l'Amérique du Sud, +16% pour la Russie et +12% pour les Etats-Unis. Une clientèle qui dépense. Selon les chiffres du CRT, les Chinois et les Russes dépensent en moyenne 140 euros par jour, les Américains 120 et les Sud-Américains 100. Moins certes que les Moyen-Orientaux, Iraniens et Turcs (plus de 200 euros par jour) mais plus que les touristes français (60 euros), Allemand (70) et Italien (80 euros).
La "montagne" a aussi le sourire
A noter encore que les Moyen-Orientaux, annoncés en baisse du fait des dates du Ramadan, ont finalement été très présents cet été, avec une hausse des nuitées hôtelières de 6% sur la période de mai à juillet et un net rebond dès la fin août, notamment dans les hôtels de luxe de Cannes. Ils rattrapent la faiblesse de leur présence en début de mois, confirmant ainsi que la Côte d’Azur est avec Paris, la région qui accueille la clientèle haut de gamme du Moyen-Orient.
Et puis, autre bonne nouvelle : le haut-pays n'est pas resté à l'écart et a bénéficié également de l'effet météo. Les professionnels de la montagne affichent aussi un taux de satisfaction quasiment identique à ceux du littoral, vis-à-vis de la fréquentation du cœur de la saison estivale (de mi-juillet à fin août), soit 85% d’opinions positives. A La Colmiane les remontées mécaniques auront même réussi à combler le manque d'un hiver sans beaucoup de neige : elles ont été dopées par la fréquentation VTT!