Traitement de l'image : les chercheurs sophipolitains en vedette à Barcelone

Posté lun 27/10/2003 - 00:00
Par admin

Les Américains n'en revenaient pas : sur une dizaine de chercheurs honorés dans ce congrès mondial, trois étaient de Sophia Antipolis et d'organismes différents : Florent Perronnin d'Eurécom, Josiane Zerubia de l'Inria (photo Une) et Michel Barlaud de l'I3S ! Du jamais vu.

Sophia Antipolis ne manque pas de talents au plus haut niveau. La technopole aurait même dû, selon le sénateur Pierre Laffitte, avoir le prix Nobel de chimie à travers Michel Lazdunski, directeur de l'Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire. Lors d'une conférence de presse donnée au Sénat, Pierre Laffitte, à qui a été confiée une mission sur "la culture scientifique pour tous", s'est élevé contre ce qu'il appelle "le scandale du Nobel de chimie". Un prix qui cette année est en effet revenu à deux chercheurs américains qui travaillaient sur les "canaux ionique". Or le grand spécialiste mondial de cette question, reconnu par toutes les instances scientifiques est le professeur Lazdunski, médaille d'or du CNRS en 2000, Grand Prix de la recherche médicale en 2003 (voir SN.com Michel Lazdunski reçoit le Grand Prix de la recherche médicale).Le pôle sophipolitain de traitement d'image reconnuEn revanche, dans le domaine du traitement de l'image, Sophia Antipolis a bénéficié récemment d'une formidable reconnaissance qui est passée quelque peu inaperçue. Lors de l'International Conference on Image Processing, en septembre à Barcelone, le plus grand événement annuel mondial dans le traitement de l'image, trois chercheurs sophipolitains, venant de trois organismes différents sont montés sur un podium où ne se sont retrouvés qu'une dizaines de chercheurs internationaux. Ainsi Florent Perronnin, un doctorant, le professeur Jean-Luc Degelay et Kenneth Rose, de l'institut Eurécom ont-ils reçu l'un des deux best paper awards pour leur communication intitulée "Deformable Face Mapping for Person Identification". Une distinction remarquable si l'on considère qu'il y a eu 1.900 "papiers" envoyés pour cette conférence et un millier de retenus pour l'award !Deux autres chercheurs sophipolitains ont été, au cours de ce congrès, reconnus internationalement en recevant le 2003 IEEE Signal Processing Fellows (une centaine de nominations à peine chaque année dans le monde toutes disciplines des sciences de l'ingénieur confondues dont quatre en France cette année). Il s'agit de Josiane Zerubia, directrice de recherche à l'Inria Sophia, et de Michel Barlaud, professeur à l'Université de Nice Sophia Antipolis, enseignant à l'ESSI et chercheur à l'I3S. "Les Américains n'en revenaient pas : trois chercheurs du même endroit en France sur le podium pour la reconnaissance de leurs recherches et pour des papiers publiés ! Certes, parmi les chercheurs distingués par l'IEEE Fellows, on comptait six Américains. Mais tous d'universités situées dans des villes différentes"."La France et en particulier Sophia, étaient déjà reconnus dans le domaine du traitement du signal et d'image", poursuit Josiane Zerubia."Notre pays vient immédiatement après les Etats-Unis. Olivier Faugeras, notamment, à l'Inria Sophia, y a contribué. Certaines années, l'Inria, tous laboratoires confondus, a publié autant que le MIT dans ce domaine. Je voudrais cependant ajouter que la reconnaissance dont nous avons bénéficié, est d'abord celle de toute une équipe. Le travail d'équipe est essentiel dans la recherche."Josiane Zerubia, ainsi, a été récompensée pour sa contribution en modélisation markovienne (modèle mathématique) en traitement d'images et télédétection. Michel Barlaud, de son côté, est reconnu pour toutes les technologies de compression d'images. Quant à Florent Perronnin, les travaux qu'il mène avec Jean-Luc Dugelay et de Kenneth Rose, devraient faire avancer les processus de biométrie. Ils permettent, dans d'une base de données de portraits, de retrouver le visage de quelqu'un pris dans d'autres conditions (port de lunettes, barbe non rasée, lumière différente, angle différent, etc). Dans le "papier" présenté à Barcelone, ils montraient comment ils arrivaient à réaliser cet "appariement souple d'images de visage à des fins d'identification".

Jean-Pierre  Largillet

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