Tramway à Nice : des commerçants entre déception et amertume

Posté lun 02/06/2008 - 06:45
Par admin

Tramway à Nice : des commerçants entre déception et amertume

Légende Photo : Le manque de places libres sur l’avenue Jean Médecin et l’adaptation au tramway devraient pousser les grandes enseignes à investir progressivement d’autres axes, comme l’avenue de la Répubique ou l’avenue Malausséna.

 

Trois ans et demi de travaux, et les Niçois ont enfin un tram qui roule sans accroc. Au bord des rails, les commerçants font pourtant grise mine. Après avoir encaissé des baisses de 20% à 50% de leur activité, "l’effet tram" tant attendu n’est pas au rendez-vous. Hors de l’axe "Jean Médecin-Masséna", les indépendants peinent à retrouver leur activité d’antan. Chaque quartier fait face à une réorganisation des flux de la clientèle, qui pour l’instant se contente de prendre un direct pour l’hypercentre. Les revendications des associations de commerçants se rejoignent : trajet des lignes de bus à revoir, insuffisance de parking pour le consommateur, manque de signalétique précise… "Et il faut surtout un ticket de tramway valable pendant 76 minutes qui permettent aux Niçois de s’arrêter dans nos magasins !" déclame Philippe Desjardins, président de la Fédération du commerce niçois et azuréen.

 

"Il n’y a pas eu de réelle coordination pour la sortie des travaux entre la CCI, la Ville et la Canca", reconnaît Louis Baume, Vice-Président de la CCI Nice-Côte d’Azur en charge des services de proximité et des commerces azuréens. "Nous sommes de plus entrés dans une phase de conjoncture économique difficile… mais il faut aujourd’hui travailler ensemble pour donner envie au consommateur de descendre du tram !" Les quartiers qui souffrent partagent en effet le même handicap : un manque criant d’enseignes nationales pouvant servir de "locomotives".

 

Trop de grandes enseignes au centre, pas assez ailleurs

 

Une situation à l’opposé de l’avenue Jean Médecin : "l’effet tram" y joue cette fois à plein, et certains craignent de la voir entièrement "colonisée" par des grandes firmes - à l’instar des Champs-Élysées. "L’uniformisation des commerces est un phénomène inexorable, qui se constate dans toutes les grandes villes", indique Thierry Lancry, d’Atisreal. "Seuls les grands groupes ont dorénavant les moyens financiers pour s’installer sur ce type d’artère centrale."

 

"Il faut des enseignes-phares, mais aussi des petits indépendants qui offrent une diversité : tout est une question d’équilibre" fait cependant remarquer Catherine Magaud, directrice du centre commercial Nice-Etoile. Selon la dirigeante, "la fréquentation a augmenté de 5% depuis le lancement du tram".

 

"Oui, mais le panier moyen a baissé, et nous n’avons pas encore retrouvé notre chiffre d’affaires d’avant les travaux" note Frédéric Bensaïd, président de l’association Nice Avenue, qui regroupe les 205 commerçants de l’avenue Jean Médecin. Au cœur de Nice comme ailleurs, les boutiques doivent s’adapter à de nouveaux chalands. C’est ça aussi "l’effet tram".

 

Jean-Christophe Magnenet

 

Retrouvez un dossier complet consacré à « l'effet tram » sur le commerce niçois, dans le 7e numéro du Journal des Entreprises des Alpes Maritimes, en vente en kiosques le 6 juin

 

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