Tribune libre : "Le stress et la théorie des humeurs" par Guillaume Pertinant

Posté sam 12/02/2011 - 17:08
Par admin

Autour de la question du stress en entreprise, une autre "tribune libre" de Guillaume Pertinant sur le mode de la dérision. "La dérision", explique l'ingénieur chez les DRH, "me semble un outil intéressant pour faire réfléchir à des problèmes culturellement difficiles". Mais, ajoute-t-il, "promis, je reviens bientôt à des choses plus sérieuses !"

Tribune libre : "Le stress et la théorie des humeurs" par Guillaume Pertinant

Autour de la question du stress en entreprise, une autre "tribune libre" de Guillaume Pertinant sur le mode de la dérision. "La dérision", explique l'ingénieur chez les DRH, "me semble un outil intéressant pour faire réfléchir à des problèmes culturellement difficiles". Mais, ajoute-t-il, "promis, je reviens bientôt à des choses plus sérieuses !"

Passionné par les problématiques de l'audit et du management social en entreprise, Guillaume Pertinant, directeur d'Havasu à Sophia se charge de l'accompagnement de projets d'amélioration des conditions de travail et a déclaré la guerre notamment au stress en entreprise. Voici sa tribune.

Faire reculer la souffrance au travail, ensemble

A postériori, certaines théories anciennes prêtent à sourire tant elles apparaissent désormais dépassées. Au Moyen Age par exemple, se développe la théorie des humeurs selon laquelle l'immersion du corps dans l'eau est perçue comme un facteur de déséquilibre pour la santé. La dilatation des pores de la peau affaiblirait le corps et permettrait l'infiltration des maladies. La crasse devient un facteur de conservation, elle protège.

Par une curieuse ironie, une version post moderne de la théorie des humeurs sévit actuellement dans le monde du travail. Le stress serait dû aux humeurs des salariés, à leurs caractéristiques individuelles. Cette théorie est associée à une autre idée, tout aussi douteuse selon laquelle il existerait un bon stress.

Le stress serait un facteur de performance, il stimule. Gageons que ces théories amuseront nos petits-enfants lorsque la conscience collective aura suffisamment muri pour qu’il soit admis par le plus grand nombre que les chemins de la performance économique et sociale convergent. "Dis-moi grand père, est-ce vrai que quand tu travaillais, le stress était vraiment vu comme un moyen d’améliorer les performances ?"

En attendant ce futur idéal, la science nous permet dès à présent de prendre de la hauteur par rapport à ces doctrines managériales. Elle nous indique tout d’abord que le stress est un processus d’adaptation aux évènements perçus comme menaçant nos besoins fondamentaux. Il résulte donc d’une interaction entre un stimulus externe et la perception de cet événement par la personne concernée.

Mais puisque la problématique concerne désormais de nombreux individus qui manifestent en même temps des symptômes semblables, la problématique devient collective. C’est donc du côté des stimuli où qu’ils soient, dans l’entreprise ou ailleurs, et quels qu'ils soient, et non plus du côté des "humeurs" qu’il faut chercher. Par ailleurs la science nous apprend également que les agents chroniques de stress ont très souvent des effets délétères surtout quand ils sont subis, ce qui est généralement le cas en entreprise.

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