UFC Que Choisir : le formidable jackpot de l'eau dans les grandes villes

Posté mar 30/10/2007 - 07:55
Par admin

UFC Que Choisir : le formidable jackpot de l'eau dans les grandes villes

Un nouveau pavé lancé par l'UFC-Que Choisir : un pavé lancé cette fois dans la mare de la distribution de l'eau. L'association de consommateurs a dénoncé hier lors d'une conférence de presse à Paris le formidable jackpot attribué par les grandes villes françaises aux deux grands entreprises du secteur, Veolia et Suez. A partir d’un modèle de calcul rénové, la deuxième étude menée par l’UFC-Que Choisir sur 9 nouveaux syndicats met en évidence que les prix de l’eau pratiqués dans les grandes agglomérations urbaines sont souvent très abusifs.

 

Ainsi, l’eau distribuée par les syndicats de Marseille et de la presqu’île de Gennevilliers (92) est 2,2 fois plus chère que ce qu’elle ne coûte. Le prix facturé est 1,8 fois plus élevé que le prix de revient à Montpellier, 1,7 fois plus élevé à Toulouse, 1,6 fois plus élevé à Nice et 1,5 fois plus élevé à Bordeaux. A l’inverse note l'UFC Que choisir, les agglomérations de Chambéry, Clermont-Ferrand, Annecy et Grenoble, qui sont gérées en régie municipale, présentent des prix facturés assez proches de notre calcul de coût.

 

Les résultats révisés des dix villes déjà étudiées en 2006 varient peu : le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (SEDIF) continue de détenir la palme de la surfacturation, avec un taux de marge de 58,7 %, suivi des villes de Lyon (47,8 %) et de Reims (45,7 %). Seules Angers et Nantes (26,6 %) connaissent une relative baisse de leur taux de marge calculé. "Ces résultats mettent en lumière les bénéfices faramineux réalisés par les deux entreprises, Veolia et Suez, qui se partagent l’essentiel du marché, et témoignent des inefficiences du service. La facture est aussi tirée à la hausse par des pratiques budgétaires irrégulières. Par exemple, dans plusieurs syndicats d’assainissement, tels que le SIAAP en Ile-de-France, la coûteuse gestion des eaux pluviales est financée par la facture d’eau alors que, selon la Cour des comptes, ce poste relève du budget général des collectivités locales", note l'association dans un communiqué.

 

Pour sortir de l’impasse, l’UFC-Que Choisir lance un appel aux maires : plus que d’éventuelles modifications législatives, la clé d’une meilleure gouvernance de l’eau reste dans les mains des élus locaux qui, à l’instar de Bordeaux ou Lyon, doivent renégocier leur contrat, initier, comme à Nantes, des baisses de prix et régulariser leurs affectations budgétaires.

 

"Surtout, le moment crucial reste le renouvellement du contrat, qui engage la collectivité pour plus de dix ans. Lors de cette renégociation, les maires doivent envisager sérieusement l’opportunité d’un retour en régie publique. La menace de ce retour reste en effet le seul moyen immédiat d’accroître l’intensité de la concurrence", conseille l'association qui met à la disposition des municipalités une rubrique de son site internet www.quechoisir.org. Face aux calculs de l'étude, le site Web leur permet de proposer leur version détaillée du compte de leur service et d'avoir ainsi en main, les éléments nécessaires à une saine renégociation.

 

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